Enterrer Sagan
Pourquoi tant d'hommages pour cette auteure de sous-littérature, chantre de l'insouciance et de la futilité ? Il faut remarquer que la morale bourgeoise est toujours sauve : on a des relations sexuelles en dehors du mariage, mais les conséquences sont toujours regrettables. Et puis on recommence au prochain roman, puisque ça se vend si bien...
écrivaine people, la presse a raconté ses coucheries... On gardera le droit de s'intéresser à des événements plus importants. Mais il est vrai que Sagan, si ce n'est pas la littérature, ce n'est pas seulement la sous-littérature...
Tout le monde a dit qu'elle se droguait... mais qui a daigné remarquer que cela lui fut permis comme à bien d'autres « personnalités » tandis que les anonymes vont surpeupler les prisons ?
Mise en cause en 1999 dans l'un des multiples volets de l'affaire Elf, elle avoua avoir joué les intermédiaires pour le groupe pétrolier auprès de son ami François Mitterrand. Accusée par l'un des hommes d'affaires mis en examen, André Guelfi, dit « Dédé la Sardine », Françoise Sagan confirmait être intervenue auprès de Mitterrand en faveur d'un contrat de droits de prospection d'Elf en Ouzbékistan, moyennant bien sûr une commission. En février 2002, elle fut condamnée pour fraude fiscale à un an de prison avec sursis, les juges ayant établi qu'elle avait dissimulé au fisc 694 000 euros de revenus. Ces sommes avaient été payés par une société suisse pour le compte d'Elf en remerciement de son action de lobbying auprès du président... Pour revenir à ses romans, elle fut aussi accusée de plagiat pour le Chien couchant...
Comme à l'accoutumée, un personnage connu meurt et immédiatement les médias effacent de la mémoire les événements gênants afin que le bon peuple n'en garde qu'une image propre pour la postérité... S'agit-il encore et toujours de rendre notre cerveau disponible pour la pub ?
