Santé et prévention : alerte orange pour les jeunes

mis en ligne le 10 mars 2011
Une enquête, réalisée pour le compte de l’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (Usem), a été effectuée auprès de plus de 11 000 étudiants âgés de 18 ans à 25 ans. La synthèse souligne, avant tout, que 13 % d’entre eux disent avoir été contraints de renoncer à des soins, faute d’argent, au cours des six derniers mois. Chez les jeunes filles, le pourcentage grimpe à 23 %, ce qui est important et préoccupant dans la mesure où un suivi gynécologique régulier est essentiel. De fait, si en 2007, 44 % des étudiantes avaient consulté un gynécologue au cours des six derniers mois, elles ne sont plus que 38 % en 2009.

Le préservatif « oui, mais pas toujours » !

Si plus de 90 % des étudiants se déclarent « bien informés » en matière de sexualité et disent utiliser régulièrement un moyen de contraception, ceci est loin d’être systématique. Seuls 57 % des hommes et 68 % des femmes déclarent en avoir « systématiquement » utilisé un. En soi, la différence entre étudiants et étudiantes n’est pas nouvelle, mais cependant, elle dépasse 10 points, ce qui n’est pas négligeable. Or, il faut malheureusement le rappeler encore et toujours, un seul rapport non protégé peut suffire à transmettre le virus du sida. Et si les médicaments sont de plus en plus efficaces, on ne guérit toujours pas de cette maladie, et on n’en guérira pas avant des années.
Encore plus alarmant : les trois quarts des étudiants et près de 60 % des étudiantes n’ont jamais effectué le moindre test de dépistage d’une infection sexuellement transmissible (IST). Dans le détail, on constate un clivage profond entre, d’un côté, ceux qui se font dépister pour le sida et d’autres IST (hépatite B, hépatite C, papillomavirus pour les femmes, etc.) et de l’autre, ceux qui ne font aucun dépistage.

La pilule du lendemain plus courante que l’avortement
Près d’une étudiante sur trois a déjà eu recours à la contraception d’urgence, également appelée pilule du lendemain. Soit parce qu’il y a eu accident de préservatif (50 % des cas), soit en cas d’oubli de pilule (37 %), soit, enfin, parce qu’il n’y avait aucun moyen contraceptif durant le rapport sexuel. Cette contraception d’urgence est à prendre au plus vite : dans les 24 premières heures, son pourcentage d’efficacité frôle les 95 %, puis il baisse à 85 % entre un et deux jours, et chute considérablement après deux jours.
Chez les 20-24 ans, 2,7 % des étudiantes disent avoir déjà subi une interruption volontaire de grossesse (IVG). À titre de comparaison, dans la population générale, c’est « seulement » 1,47 %, soit deux fois moins. Il s’agit donc d’un écart important, et en santé publique et en prévention, on peut même le qualifier de « préoccupant ». Allez les « djeunes » : sortez tranquilles, sortez couverts !