Liberté pour le zapatiste Francisco Sántiz López !

mis en ligne le 19 avril 2012
1669LopezQuatre-vingt-treize ans après l’assassinat d’Emilino Zapata par le pouvoir mexicain (10 avril 1919), la répression contre les indigènes partisans de l’autonomie continue. À 7 heures du matin, le 4 décembre 2011, à Banavil (Chiapas), le sympathisant zapatiste Alonso Lopez Luna est agressé et kidnappé par une bande armée affiliée au PRI (Parti révolutionnaire institutionnel, actuellement au pouvoir dans l’État du Chiapas). Simulant une réaction, la police de l’État descend au village et passe les menottes au compañero Francisco Sántiz López, base de soutien zapatiste bien connue des autorités. Placé en cellule, on l’informe qu’il est accusé d’être à l’origine de l’agression et du kidnapping de Alonso. Ce qui, bien entendu, ne repose sur aucune preuve ni témoignage. Pour le Réseau contre la répression et pour la solidarité (RvsR), cette arrestation arbitraire s’inscrit dans un climat d’« augmentation systématique des agressions contre les familles sympathisantes de l’EZLN et contre les bases d’appui zapatistes ».
Face à cette injustice de plus envers les zapatistes et leurs soutiens, la société civile mexicaine et internationale se mobilise pour exiger la libération immédiate de Francisco. Et, finalement, celle-ci est annoncée pour le 22 mars. Le jour J, devant le pénitencier, ses proches et ses soutiens l’attendent, impatients de le voir sortir de l’enfer carcéral. Mais le cauchemar n’est pas encore terminé… Quelques minutes avant l’heure prévue, les flics les informent que Francisco est désormais poursuivi pour « port d’arme à feu à usage exclusif de l’armée » et qu’en conséquence son incarcération est prolongée.
Le Conseil de bon gouvernement établi au caracol d’Oventic, dans les Altos du Chiapas, est ferme quant à l’innocence de Francisco : « Notre compañero Francisco a été faussement accusé et arrêté injustement, il n’a rien à voir avec ce qui s’est passé à Banavil, parce qu’il n’était pas là et n’a pas participé aux faits dont on l’accuse. Francisco n’est pas un assassin, et il n’a pas d’arme, ce sont seulement les gens du PRI qui l’accusent faussement. » Pour les autorités du caracol, nul doute que le soutien du compañero à la lutte zapatiste est à l’origine de la répression qui s’abat sur lui : « Francisco est base de soutien de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), son unique délit est de l’être, de lutter pour son peuple, de dire la vérité, de lutter pour les véritables démocratie, liberté et justice pour lesquelles nous luttons tous, nous les zapatistes. Cela met fort en colère les mauvais gouvernants, ils nous haïssent beaucoup ; c’est pourquoi ils veulent se venger et nous font la guerre de toutes les manières possibles dans le but d’empêcher notre lutte d’avancer. »
Outre le Conseil de bon gouvernement, douze personnes se disent prêtes à témoigner en faveur de Francisco. Le juge titulaire lui-même avoue qu’il a ordonné l’arrestation du compañero sous la pression des habitants de Banavil. Aucune preuve tangible ne vient donc appuyer l’arrestation de Francisco, nouvelle victime de la machine répressive de l’État du Chiapas, dont les condamnations arbitraires font partie intégrante de la stratégie de harcèlement constant à l’égard des communautés zapatistes.
Liberté pour le compañero Francisco Sántiz López ! Liberté pour tous les prisonniers politiques, innocentes victimes du pouvoir d’État.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


Guillaume

le 30 avril 2012
Rectification
Une petite erreur s'est glissée dans mon article. Il ne s'agit du PRI actuellement au pouvoir au Chiapas, mais bien du PRD (en la triste personne de Juan Sabines Guerrero).
Mille excuses !
Guillaume Goutte