L'an 05 d'une petite république éducative

mis en ligne le 4 décembre 2004

Lundi 8 septembre 1997, c'était la cinquième rentrée scolaire de l'école libertaire Bonaventure. Cahin-caha, au rythme de grands moments de bonheur comme de crises souvent douloureuses, avec des hauts et des bas, mais avec toujours le même rêve accroché à la montagne de l'espoir, Bonaventure continue donc son bonhomme de chemin. Est-il besoin de le préciser, la voie choisie par Bonaventure n'est pas simple.

Pas simple, en effet, d'inventer une école où l'acquisition des savoirs fondamentaux tente de se faire au rythme de la construction des savoirs et du plaisir d'apprendre. Pas simple non plus d'inventer un centre éducatif où les savoirs fondamentaux ne restent pas enfermés dans le champ clos de la classe et s'acquièrent dans l'espace social. Encore moins simple, bien évidemment, d'inventer une république éducative où l'éducation à la liberté, à l'égalité, à l'entraide, à l'autogestion, à la citoyenneté... se fait par l'apprentissage en temps réel de la liberté, de l'égalité, de l'entraide, de l'autogestion et de la citoyenneté.

Pas simple, parce que tout ou presque, des outils pédagogiques à la création de situations et d'institutions est à inventer.

Pas simple, parce que vouloir fonctionner collectivement, sur la base de l'égalité des revenus et ce au rythme d'un financement social permettant la gratuité de la scolarité, est plus facile à dire qu'à faire.

Pas simple parce que le temps passe et plus nous prenons conscience de l'énormité de la distance séparant notre expérience d'une véritable et crédible alternative scolaire et éducative libertaire au merdier existant.

Pas simple, mais ô combien passionnant tant il est vrai que mieux vaudra toujours essayer d'allumer une minuscule bougie que de se contenter de maudire sans fin l'obscurité. De cela, la nouvelle équipe pédagogique (1/2 Bernard, 1/2 Fadila et 1/2 Ludo), les familles et même les enfants sont intimement persuadés.

Beaucoup de projets donc, cette année, dont celui de construire un site Internet, de rendre visite aux camarades sénégalais qui tentent de mettre en œuvre une éducation populaire de masse, d'améliorer encore le journal des enfants et peut-être de l'ouvrir à d'autres expériences éducatives et scolaires... Nous vous tiendrons au courant.

En attendant on vous embrasse fort.

Bonaventure