Je boycotte Danone

mis en ligne le 19 avril 2001

Et si par malheur, Danone fabriquait aussi du vin et des petites culottes, je crois que je pourrais même arrêter de boire… Le géant du yaourt m'a ouvert les yeux, je tiens à le remercier chaque jour en rayant son nom de ma liste de courses. Comment, en effet, aurais-je pu découvrir que ma vie toute entière était sous perfusion d'un géant industriel, qui squatte mon frigo et se soucie des hommes comme de son dernier sachet de grumeaux ? En m'aidant à fortifier ma croissance, Danone a fait de moi un consommateur en pleine forme qui refuse de subventionner une multinationale dont les produits sont majorés par la pub - et les employés des biscottes que l'on écrase pour faire un peu plus de blé. 450 films publicitaires ont été réalisés pour vendre du Danone. Mes orgies de Granola ont probablement contribué à payer l'un d'eux. J'exige que la firme qui m'a vu grandir réintègre ses employés à Calais, Ris-Orangis, Jussy et Chateau-Thierry.

Dans le cas contraire, je m'engage à ne plus jamais acheter de produits Danone. Si les conséquences du boycott devaient provoquer d'autres licenciements, j'estimerai - à juste titre - qu'un groupe qui fait partie des 15 sociétés françaises côtés en bourse à New-York, retient en otage son personnel et l'instrumentalise comme bouclier social. Dans une société où l'argent et le marketing ont perverti le système démocratique, le boycott relève de l'action citoyenne.

Association « Boycott »