éditorial du n°1500

mis en ligne le 20 avril 2008

Ce début d’année commence très fort au niveau politique. On savait que des « socialistes pragmatiques » avaient rallié les sphères gouvernementales, mais les élections municipales nous en réservent de bien bonnes. Selon Yves Jégo, porte-parole de l'Élysée, l’ouverture tous azimuts du gouvernement se porte bien. À en croire ses dires (une interview du Parisien de samedi dernier), plus de 1 000 candidats de gauche seraient sur les listes municipales de l’UMP ! Il affirme même que dans cet étrange paysage il y aurait nombre de personnalités encartées au PS. La rue de Solférino a du mouron à se faire.

L’attrait du pouvoir (appellé jadis l’ «assiette au beurre») est décidément plus fort que la fidélité à des principes. Pour ajouter une cerise sur le gâteau, Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, membre du New Labour social-démocrate, a été l’invité d’honneur de la réunion de lancement des municipales de l’UMP. Cirage de pompes au locataire de l'Élysée et déclarations d’allégeance, rien n’a manqué. Mais là aussi, est-ce encore de la politique ? Pour un salaire annuel de presque 3 millions d’euros, il est conseiller pour la banque américaine JP Morgan. Il envisagerait aussi d’avoir quelques autres « jobs» à temps partiel. Il vise aussi la présidence du Conseil de l’Europe pour 2009. Son cœur à gauche et son portefeuille à droite ? Rideau !

Dans ce qu’on appelle le marché du travail, le patronat français a réussi à imposer aux syndicats la flexisécurité. Une tendance dans les directions syndicales estimerait que les dégâts ont été limités et que le patronat a bougé. Certes, Code du travail, conventions collectives et accords divers sont toujours des compromis qu’il faut dépasser, mais le front syndical de résistance ne montre pas encore le bout de son nez. Les délégations syndicales semblent être allées à ces négociations comme les pénitents à Canossa. Il est vrai que patronat et gouvernement les tiennent en laisse avec des discussions prochaines sur la représentativité syndicale ! Ne resterait-il qu’à espérer un sursaut avec le printemps ? La commission exécutive de la CGT a décidé de « passer à l’offensive » devant les mauvais coups et la dégradation de la situation des salariés. Une action d’ampleur en février un peu d’unité dans les rangs syndicaux ? Il faut rêver, non ?