Nouvelles des fronts

mis en ligne le 18 février 2010
Profitation ! On nous avait annoncé un nouveau mouvement en Guadeloupe, des élections inopportunes sur le statut du territoire ont eu pour conséquence de retarder le mouvement qui de fait, face aux injustices permanentes, ne pourra que redémarrer. Profitation, ici aussi autour de l’affaire Proglio et ces 150 smic/an et du salaire des patrons du Crack 40. Mais le meilleur est à venir après les élections régionales, Aubry et ses affidés nous feront avaler au nom de l’intérêt général et en complicité avec les hommes liges du syndicalisme un recul de l’âge de départ à la retraite et peut-être une baisse des pensions.
En 2010, un million de chômeurs se retrouveront en fin de droit et entre 400 000 et 600 000 sans indemnités… Que de la misère et de la profitation. Quant aux fonctionnaires, nouvelles atteintes à leur statut et licenciement à la clé pour refus de mobilité. Une nouvelle forme déguisée, après les suppressions de postes, d’atteinte à la qualité du Service public.
Sur le terrain, les Conti bougent encore malgré l’amende qui a été infligée à plusieurs d’entre eux mais pas de prison avant les élections… et pas de fermeture immédiate ni de licenciements à la raffinerie Total de Dunkerque. Comme quoi, les élections ça sert peut-être à quelque chose, reste à multiplier le nombre de scrutins ! Et toujours un petit vent frais d’action directe. Un petit air de Parisien libéré suite au conflit à l’imprimerie du Monde qui a entraîné la destruction de 150 000 exemplaires de Direct Matin dont le seigneur Bolloré souhaitait voir l’impression confiée à d’autres imprimeurs. Patrons séquestrés chez Ackers (métallurgie) à Fraisses dans la Loire et obtention d’une prime de départ de 20 000 euros, siège d’Ikea occupé (78), patrons relâchés à Pier Import à Villepinte (93) malgré 140 licenciements attendus et là encore des primes exigées. Par contre chez Bata à Neuvic-sur-l’Isle en Dordogne c’est à grand coup de godillots dans le cul que les derniers salariés vont se faire virer. L’armée ça paye plus et elle fait confectionner ses pompes en Asie. Quant à l’AP-HP (hôpitaux publics), ce sont bien 4 000 suppressions de postes d’ici à 2012 qui sont confirmées. Le refus de mobilité va pouvoir jouer à plein.
Hormis chez Pimkie où elle a duré trois semaines encore pour des primes de suicides sociales, les petites grèves à la journée foisonnent. Un petit coup à Météo France et dans le trafic aérien, un petit coup dans les ports, à la SNCF ou pour les fonctionnaires. Faut bien occuper les permanents qui n’y croient pas plus que les autres mais qui ont des obligations de gesticulations publiques. Grèves sectorielles encore pour les profs du lycée Adolphe Chérioux à Vitry (94) ou dans les bahuts de l’académie de Créteil contre la dégradation des conditions de travail.
Dans le voisinage, ce n’est pas plus brillant, les amis belges, après Vilvoorde, dérouillent à Anvers où Opel dégage 2 600 ouvriers, 4 700 autres sont attendus dans le reste de l’Europe. Russie, le constructeur automobile Avtoraz se prépare à purger 30 000 emplois. Italie, 30 000 aussi mais au chômage technique. En Allemagne, Siemens délocalise en Tchéquie et envoie 2 000 prolos au tapis ; Deutsche Post va fermer 400 agences et envisage des réductions drastiques d’effectifs. Grande-Bretagne, le groupe AstraZeneca (pharmacie) se restructure et supprime 8 000 postes qui viennent s’ajouter aux 15 000 déjà annoncés et ce malgré des bénéfices en hausse de 24 % Espagne, retraite à 67 ans pour tous. Et pendant ce temps-là, en France où se négocie la convention collective de la restauration, le patronat propose aux salariés de la restauration rapide une augmentation princière de 2 centimes d’euros par heure travaillée… Profitation ?
En Espagne aussi ça chôme pour 4 millions de travailleurs ; en Israël, 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté mais le budget de l’armée se porte bien ; aux États-Unis, 24,2 % des Américains noirs sans diplôme chôment aussi mais Obama est débordé (13,8 % chez les petits blancs). Enfin en Grèce, ruiné par le précédent gouvernement, mis au régime sec par le nouveau, l’âge de la retraite va être repoussé et les salaires des fonctionnaires gelés, grève générale interprofessionnelle le 24 février. Il y a des jours où on se sent grec malgré soi. Profitation-z-’en !