Ni ménagères, ni courtisanes, militantes et égales !

mis en ligne le 24 mai 2012
Comme toutes les sphères de la société, comme tous les mouvements politiques, syndicaux ou associatifs, le mouvement libertaire est soumis à de nombreux clichés et habitudes instillés par le patriarcat, et rencontre autant de difficultés que les autres à mettre en œuvre l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce n’est qu’en adoptant une attitude volontariste que nous pourrons, femmes et hommes ensemble, pas à pas, changer cette situation.
C’est pourquoi nous proposons que, lors des Rencontres internationales de l’anarchisme à Saint-Imier en août 2012, cette question soit permanente !
Les objectifs sont multiples : échanger nos informations et nos analyses, confronter nos revendications, construire des mobilisations, le tout dans un souci d’enrichissement mutuel plutôt que d’unanimité de façade.
Les sujets ne manquent pas :
– apports du mouvement féministe au mouvement libertaire et du mouvement libertaire au mouvement féministe ;
– en quoi le travail salarié peut-il être émancipateur ? ;
– quels rapports à nos corps, à leur appropriation par le système marchand et publicitaire ? Quid de la dépersonnalisation ? Comment faire vivre aujourd’hui la revendication « Notre corps nous-mêmes ! » ? ;
– ordre moral patriarcal et morale anarchiste ? ;
– violences, guerres, système prostitutionnel : comment lutter contre ? Quelles revendications ?
La mise en œuvre de ce choix politique peut prendre diverses formes :
– animation des tables rondes anarcha-féministes (11 heures à 13 heures, du mercredi au dimanche au théâtre municipal) et organisation d’ateliers non mixtes sur les thèmes des conférences (qui pourraient faire l’objet d’interventions lors des séances plénières) ;
– attention à ce que les thèmes des conférences soient traités de façon genrée ;
– débats spécifiques : par exemple sur la situation de l’avortement et de la contraception dans les différents pays représentés ;
– vigilance sur les prises de paroles : nombre, genre, durée, diversité des intervenants ;
– mixité dans la répartition des tâches organisationnelles ;
– souci d’un climat relationnel serein et non sexiste, attention aux espaces et aux temps où pourraient avoir lieu des agressions (campings, bars, nuits) ;
– volonté d’en garder trace dans les productions ultérieures à l’événement (écrits, photos, vidéos, sons).
Toutes et tous, à chaque petit pas que nous faisons, nous avançons ; à chaque négligence, passivité ou refus, nous reculons !

Commission Femmes de la FA
Texte adopté par le Comité d’organisation des Rencontres internationales de l’anarchisme