Les homophobes n’aiment pas les femmes

mis en ligne le 29 novembre 2012
Hier, on m’a craché dessus.
On m’a humiliée, on m’a insultée : « malade », « dégénérée ».
On m’a bousculée.
On m’a gazée.
Hier, les fachos étaient de sortie et on s’est fait déborder, 5 000, 6 000 venus de Marseille, mais aussi de Toulon, de Nice, Vitrolles, d’Aix. Ils ont pris la Canebière avec leurs drapeaux tricolores et leurs ballons baudruches roses et bleus.
Ils ont défilé pour l’inégalité.
Ils ont brandi leurs pancartes et hurlé leur slogan : « Un père, une mère… »
Ils ont déployé leur service d’ordre, une centaine de types de la Jeunesse identitaire, tatoués de croix gammées.
Hier, j’ai vu toute leur peur. J’ai vu toute leur haine. Ils ont marché tête haute et torse bombé. Ils étaient tous là, l’UMP, le FN, les extrémistes religieux et politiques, les homo-lesbophobes. Main dans la main.
Hier, on était une trentaine à leur faire face tout au long de la manif, non pas pour défendre le mariage pour tous, mais pour dénoncer leurs discours nauséeux et combattre leur vision d’une société clivée. On était là pour ne pas leur laisser la rue, pour qu’ils sachent, ces fachos, que l’on a pas peur d’eux et qu’ils ne peuvent pas défiler en toute impunité.
Hier, pourtant, j’ai eu peur, j’ai eu envie de hurler, de frapper, j’ai eu envie de pleurer. On les a provoqués, on les a insultés, on s’est embrassées à pleine bouche.
Certains d’entre eux sont sortis des rangs, rouges de toute leur aversion, bavant de haine, hystériques de répulsion : « On va vous crever ! » Ils m’ont regardée, droit dans les yeux, le pouce sous le menton avec ce geste de droite à gauche.
Hier, les CRS se sont interposé. Mais c’est nous qu’ils ont gazées, il fallait protéger les élus et leur écharpe bleu-blanc-rouge.
Hier, nous n’étions qu’une trentaine et on en a pris plein la gueule. Combien serons-nous le 16 décembre avant qu’ils ne reviennent le 13 janvier ?

Louise



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Reinette

le 23 décembre 2012
"Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence?"

Pierre Bergé, homme d'affaires et mécène du ps
Militant de la cause homosexuelle