PS, UMP, mafias même combat

mis en ligne le 13 mars 2013
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Ainsi, les différents Circ (collectifs d’information et de recherche cannabique) du territoire avaient répondu favorablement à l’initiative de Dominique Broc (du Circ de Tours) de sortie de la clandestinité des cannabis social club français (CSCF). Ces groupements d’usagers adultes de cannabis organisant ensemble leur autoproduction en circuit fermé et en toute transparence, loin des milieux criminels sévissant sur le marché noir, ont profité de l’appel du 18 Joint 2012 pour montrer au public le niveau de responsabilisation de ce système leur permettant d’approvisionner en cannabis de qualité leurs adhérents en promouvant un usage raisonné, qu’il soit de motivation thérapeutique ou récréative.
Depuis, face au silence du gouvernement et de sa police, sûr de la légitimité et de l’efficacité de leur action, ce mouvement a annoncé une campagne de déclaration en préfecture de ces associations désobéissantes courant mars. L’intérêt des médias déjà certain s’est accru jusqu’à faire la une de Libération du samedi 16 février dernier.
Cinq jours plus tard, et une semaine avant le premier dépôt de statut de la Fédération des cannabis social club en préfecture, la police interpelle Dominique Broc à son domicile d’Indre-et-Loire, site de production notoire de son propre CSC. Plants détruits, matériel de culture, téléphone et ordinateur personnels saisis, il est placé en garde à vue dont il ressort le lendemain muni d’une convocation au tribunal correctionnel de Tours le 8 avril pour « usage et détention de stupéfiants », sort classiquement appliqué à l’autoproducteur malchanceux moyen.
Cette interpellation nous démontre brutalement que la tradition française en matière de politique du cannabis reste respectée et que ce gouvernement suit la voie toute tracée de ses prédécesseurs, celle de la persécution policière, de la stigmatisation et de l’intolérance.
Manuel Valls a montré tout le courage et l’intégrité de ce gouvernement en envoyant sa police évidemment politique arrêter un dangereux jardinier dont le seul tort est de réfléchir à un meilleur moyen d’endiguer la criminalité et la corruption grâce à un nouveau modèle de production et distribution du cannabis : les cannabis social club français (CSCF).
Il semble plus urgent pour ce gouvernement de s’en prendre à des militants pacifiques que de s’attaquer, judiciairement comme politiquement, aux causes et responsables de l’épidémie de règlements de comptes meurtriers sévissant depuis plusieurs années à Marseille, Sevran et un peu partout ailleurs. Nos dirigeants s’obstinent aveuglement à refuser toute remise en cause de la prohibition, système garantissant pourtant de très substantiels revenus au grand banditisme et ses diverses mafias.
Le Collectif d’information et de recherche cannabique de Paris Île-de-France se déclare scandalisé par les méthodes employées par ce gouvernement et demande l’arrêt immédiat des poursuites contre Dominique, la restitution de tout son matériel saisi et l’ouverture immédiate d’une réflexion sur les méfaits de la prohibition du cannabis aujourd’hui en France et sur les moyens d’en sortir, à l’instar de nombreux États des États-Unis d’Amérique qui se sont déjà engagés dans cette voie ou vont prochainement le faire.

Max
Animateur de « Il y a de la Fumée dans le poste » sur Radio libertaire



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


Pedzo

le 25 mars 2013
La légalisation apporterai des emploi, baisserai le taux de criminalité et viderai les prison . Mais au fond qu'importe ? Ce ne serai qu'une goûte d'eau dans la mer . Je ne pense pas que ce soit un sujet prioritaire, même si j'en suis partisan.

Antonio50

le 29 mars 2013
A titre personnel,je suis pour la légalisation et la dépénalisation de la Consommation du cannabis.Il faut un grand service public de prévention,d'éducation de soins et de lutte contre les réseaux de trafiquants...Il faut aussi développer la réinsertion des consommateurs...