Théories politiques > Contre la politique des "sauveurs" (A nous de vaincre à présent. Dernier Chapitre)
Théories politiques
par FAI. Federación Anarquista Ibérica. le 15 mars 2021

Contre la politique des "sauveurs" (A nous de vaincre à présent. Dernier Chapitre)

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Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté




CONTRE LA POLITIQUE DES "SAUVEURS"
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme.
Septembre 2020.

A lire chaque lundi dans le Monde Libertaire en ligne.


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Nous avons essayé de démonter les mécanismes de l’inefficacité des méthodes de lutte d’une grande partie de la population de nos jours. Nous avons analysé le fonctionnement du système et le nôtre en son sein, nous avons aussi mis à nu la farce de la représentation parlementaire et l’inutilité du vote. Après avoir parlé de l’arnaque du travail salarié, de la duperie des institutions, des partis politiques et de la plupart des syndicats, onstaté l’inefficacité des manifestations et des grèves, nous vous posons la question : que nous devons faire ?

En analysant la situation et en faisant des recoupements, nous prenons conscience de la guerre sociale existante. La société a beau être désorganisée et passive, les grandes fortunes et tout leur appareil politico-policier continuent jour après jour à imposer leur système de domination et d’esclavage.

Nous n’avons pas le choix, nous devons nous auto-organiser, rien ne sera possible sans une population consciente et impliquée dans la lutte. Participons à des assemblées de quartier, formons des assemblées libertaires, fonctionnons sans hiérarchies, instruisons-nous et débarrassons-nous de ce qu’on nous a appris depuis l’enfance dans le but nous rendre de dociles citoyennes productrices. Ill nous faut lutter pour de bon, de façon radicale, ce mot qui a pour racine latine "la racine". Lees médias ont réussi à donner une connotation négative à ce mot, alors qu’en réalité, être radical, c’est vouloir aller à la racine du problème pour le résoudre. Ils veulent ainsi faire en sorte que nous rejetions ceux qui luttent vraiment et que nous admirions les politiques, syndicats et ONG qui entrent dans leur jeu. Nous ne voulons pas de replâtrages du système, nous ne voulons pas un capitalisme vert, nous ne nous contentons pas de toucher 1500 euros et d’avoir la sécurité sociale. Nous voulons sortir du règne des multinationales et des banques, nous voulons décider de notre futur et décider aussi de ce que nous faisons de ce que nous produisons, mais surtout et avant tout, si nous voulons que nos enfants vivent, il faut et nous devons en finir avec le modèle de production actuel. La dévastation de la planète est de plus en plus visible.

Beaucoup de gens sont aveuglés, pris par leur vie quotidienne, ils ne veulent pas lutter. Nous ne savons pas si c’est par peur, par ignorance ou parce qu’ils se sentent à l’aise sur le pont du bateau qui a déjà commencé à couler, mais ce qui est sûr c’est que nous ne pouvons attendre un sauveur issu du Parlement ; nous qui voulons changer les choses, nous devons travailler et donner l’exemple pour que les gens rejoignent nos mouvements. Croire dans les politiciens, les grands syndicats et les ONG, c’est attendre et attendre toujours jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Changer semble compliqué et quasiment impossible, il est vrai que les conditions ne sont pas bonnes pour la lutte, ce serait bien qu’on soit plus nombreux et qu’on soit organisés, mais ce n’est pas le cas. Il nous faut repartir une nouvelle fois du commencement, nous devons comprendre notre situation, opérer une prise de conscience, nous unir et agir.

Nous ne devons pas aspirer à avoir un leader qui se fasse appeler la voix de la révolution ou qui nous fasse adopter sa pensée ; ce dont nous avons besoin c’est de gens critiques, pas de milliers de personnes répétant la même chose et incapables d’analyser. Nous ne voulons pas des changements de gouvernements, nous ne voulons pas d’États, nous voulons des gens capables de créer et élaborer des idées pour les porter et de cette façon, nous auto-organiser pour être libres. Aucun État, aucun pouvoir ne souhaite un peuple informé, car celui-ci devient son pire ennemi : pour contrôler les gens, il est beaucoup plus facile de les maintenir non informés. Nous sommes toutes capables de penser et de nous forger des opinions, il est vrai que l’influence d’amis ou de compagnes peuvent nous y aider, comme cela nous est arrivé à toutes, mais c’est ça l’important, écouter, apprendre et tirer nos propres conclusions. Plus nous engrangerons de connaissances plus nous serons capables d’élaborer nos projets et plus nous deviendrons ingouvernables. Nous n’avons pas besoin d’aller à la Mairie pour qu’elle nous résolve nos problèmes, il n’est pas nécessaire de recourir aux institutions étatiques pour bâtir des projets. Ces institutions et pouvoirs sont ceux qui nous réduisent à néant et nous font croire que tout doit passer par leurs mains et qu’ils nous viendront en aide ; mais ce n’est pas vrai, il suffit de relire les pages de l’Histoire. Tout grande victoire a été acquise par le peuple. La bureaucratie retarde et complique les démarches les plus simples ; ôtons-nous ces principes de la tête, cessons de croire que le maire et le président nous sont supérieurs, ceux qui sont au Gouvernement ne méritent aucun respect car ils ne font rien. Quiconque observe depuis sa position de pouvoir la pauvreté, les expulsions, les fins de mois difficiles et ne fait rien, est sans vergogne. Il vous dira qu’il est en train de travailler pour en finir avec les maux de la société, de ne pas vous inquiéter, qu’il se chargera de tout, mais il ne le fera strictement jamais comme jusqu’à présent.

L’envie et la nécessité de fonder une nouvelle société doit être le déclic du changement. Quand nous nous ne regardons pas au-delà de nos vies programmées, nous pouvons nous sentir libres dans notre cage, mais après avoir découvert et compris certains concepts, il est difficile de se sentir libres.

Un changement est possible. Dans ce monde fondé sur l’argent, seul l’argent maintien tout en haut les psychopathes du pouvoir, ils payent leur sécurité et leur contrôle, ils payent la police et les armées, qui les protègent en échange de bons salaires. Mais d’où vient l’argent ? Si nous produisons mais que nous nous auto-organisons, au moyen de la désobéissance et en essayant de nous autogérer au maximum, nous pouvons leur faire beaucoup de mal. Si nous arrêtons de produire, le monde s’arrête. Il est clair qu’ils ont mille protocoles et façons d’agir face à une révolution ou une grande organisation libertaire, mais s’ils n’ont pas de quoi payer leurs gardes du corps, ceux-ci ne les protègeront pas, ce sont de simples mercenaires. Voilà la différence entre eux et nous : ils agissent pour l’argent, et nous agissons par amour et pour la liberté. Notre lutte est beaucoup plus forte et les pouvoirs le savent.

Il est entre nos mains de bâtir de nouvelles idées pour aller de l’avant. Qui mieux que toi peut lutter pour ton futur ? Personne ne nous sauvera, le changement t’appartient.




PAR : FAI. Federación Anarquista Ibérica.
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le 27 septembre 2021 10:14:48 par MYtHoS

Merci beaucoup de traduire ce texte!
Il serait intéressant, cependant, d’y ajouter une rubrique plus factuelle. J’entend par là, des anecdotes, des idées, des expériences qui pourraient enrayé ce fameux système tout en restant dans un cadre légal.
Je voudrais illustré cette lutte quotidienne par un exemple : le supermarché à côté de chez moi abuse sa clientèle en lui vendant des aliments abîmés ( regardez les fonds de barquettes pourries ), si je me présente à la caisse principale, j’ouvre le conditionnement pour faire constater ce fait... sur ce point le gérant me dira de manière condescendante d’en changer. Mais si je prends le temps de réunir tout les paquets abîmés, et que je les ouvre tous pour faire constater, alors que fera t il de ces produits ? Il ne pourra m’accuser de quoi que ce soit et pourtant j’enrayerai cette arnaque.
Maintenant, si chaque ouvriers ou salariés profitait de votre média pour expliquer le meilleur moyen de contrecarrer ou saboter la société pour laquelle il travail... on commencerait d’être dans un lutte factuelle renseignée et organisée, et non dans une théorie des luttes.