ÉDITO DU ML N°1833
Même pas peur ?
La France aurait-elle peur ? Et la Belgique serait-elle en proie à la terreur la plus fétide ? C’est de saison sans doute. Sous le coup des aléas de l’histoire et des modes, une ancienne fête celtique a été remise au goût jour. Durant cette période, dit-on, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants devenait perméable. Les revenants traînant parmi les vivants inspiraient la terreur. En retour, il convenait de faire peur aux revenants pour qu’ils retournent dans leur monde et fichent la paix aux vivants jusqu’à l’année suivante.
Mais aujourd’hui, entre folklore approximatif et opération commerciale, les terreurs d’antan ont perdu de leur substance. On s’amuse à se faire peur, on se fait peur pour rire. Les croquemitaines les plus épouvantables, ce ne sont pas ceux qui ont frappé à nos portes en réclamant « des bonbons ou des sorts »… Apparemment, les monstres qui s’apprêtent à nous hanter vont figurer sur des affiches électorales. La campagne présidentielle en France a déjà démarré, sans dire son nom, avec le spectre de l’extrême-droite toujours présent, comme épouvantail et caution pour les « gentils monstres » quiètement républicain. En Belgique, c’est un autre spectre qui remue et s’extrait de la fange : selon un récent sondage, plus d’un tiers de la population pense « que la société serait mieux gérée si le pouvoir était concentré dans les mains d’un seul leader », se dit désireuse de confier le pouvoir à une « autorité éclairée ».
Nous anarchistes, avons toujours pensé que le parlementarisme était aussi oppressif que les dictatures les plus assumées. Notre projet de société : égalitaire, adelphique, autogestionnaire. Nous restons hostiles à toute forme de gouvernement et continuerons d’inciter la société à s’organiser « d’en bas », sans l’attente d’un sauveur ou d’une sauveuse suprême, tombé·e des urnes ou d’un plébiscite. Même pas peur ! Devant les monstres et les croquemitaines de l’oppression, les anarchistes n’ont jamais accepté de subir la peur. Ils et elles ont recours à une tout autre voie. On appelle ça la révolte.
Fortuné Henry, homme-orchestre de l’anarchisme.
ÉDITO DU ML N°1838
Si tu croises le fer
ÉDITO DU ML N°1835
Belgique. Bruit de bottes, pantoufle démocrate et savate anarchiste
Julos, tu nous l’avais toudis promis
ÉDITO DU ML N°1830
Des sans-papiers en grève pour leur dignité
ÉDITO DU ML N°1826
ÉDITO DU ML N°1825
ÉDITO DU ML N°1822
Les aventures d’Élisée Reclus à Bruxelles. (1e partie)
Les aventures d’Élisée Reclus à Bruxelles
C’est la faute à Graeber
Pierre Ansay, philosophe, propagandiste par l’écrit
Voix Ferré, direction la Belgique.
La bataille de l’autogestion. - Ou : les associations progressistes face au paradigme hiérarchique
1 |
le 5 novembre 2021 08:01:23 par Luisa |
- « Jamais, même à la veille de la seconde guerre mondiale, il n’y avait un climat aussi pourri, aussi infecte, de haut en bas de la société ! »
C’est ma mère, très âgée, qui a vécu l’horreur absolue ( … ), qui m’a confiée hier ce commentaire sur notre société pourrie.
2 |
le 5 novembre 2021 08:40:19 par Luisa - Extraits de Primo Lévi |
- « Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voies que par la raison, autrement dit des chefs charismatiques.. »
- « …il se peut qu’un nouveau fascisme avec son cortège d’intolérance, d’abus et de servitude, naisse hors de notre pays et y soit importé, peut-être subrepticement et camouflé sous d’autres noms; ou qu’il se déchaîne de l’intérieur avec une violence capable de renverser toutes les barrières. Alors, les conseils de sagesse ne servent plus, et il faut trouver la force de résister : en cela aussi, le souvenir de ce qui s’est passé au cœur de l’Europe, il n’y a pas si longtemps, peut-être une aide et un avertissement. »
Primo Lévi - « Si c’est un homme »