Luttes syndicales > La Mairie de Paris doit se mettre à table !
Luttes syndicales
par Hélène Hernandez le 7 novembre 2022

La Mairie de Paris doit se mettre à table !

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Depuis le 22 septembre 2022, les personnels du restaurant solidaire au 11 rue de Palikao, à Paris (20e arrondissement) sont en grève. Ont suivi, dès le 13 octobre, les cuisiniers et agents administratifs de plusieurs restaurants solidaires qui ont aussi arrêté le travail. Leur patron ? Le centre communal d’action sociale de la ville de Paris, CCASVP. Autrement dit, la mairie de Paris et la maire, Anne Hidalgo ! Leur revendication ? Etre reconnu·es comme travailleurs et travailleuses sociales auprès des publics fragiles et bénéficier de la prime mensuelle de 189 €, l’équivalent de la prime Ségur accordée par le gouvernement aux professionnels du soin à la personne et dont ils et elles s’estiment privé·es à tort.

Les oublié·es du Ségur
Près de la moitié des restaurants solidaires de Paris sont ainsi en grève. C’est l’occupation de la cuisine centrale de Palikao qui a lancé le mouvement. Et les agents en grève réinventent la solidarité et la fête : se retrouver en manifestation, dans les assemblées générales, ou lors de repas pris en commun, et exprimer les revendications, résister à la destruction des conditions de travail. Quelque soit le métier, dans ces restaurants, le travail exige l’accueil de toute personne vulnérable, de l’accompagner, de lui parler, de l’aider car qui en fauteuil roulant, qui isolé·e, qui déprimé·e, … Une fonction sociale vers et avec les plus précaires de notre société. Indispensable pour que les plus faibles ne sombrent pas. Alors pourquoi priver ces personnels de la reconnaissance de leur mission sociale, de leur utilité, de leur engagement ?

La demande d’une égalité de traitement !
Lors du Ségur de la Santé, après la période de confinement lié à la COVID, les catégories médicales, puis paramédicales ont obtenu la prime mensuelle de 189 € net. Plus tard, les salariés et agents du secteur médico-social aussi. Mais pour les agents administratifs et techniques, aucune prime à l’horizon : et pourtant ils et elles sont essentiel·les au fonctionnement des structures à vocation sociale. Selon la CGT, un quart des 6 000 agents de la CCAVP n’auraient pas le droit à la prime. Et au sein de cet établissement, se côtoient des personnels éligibles à la prime et d’autres qui ne le sont pas. Leur salaire frise le SMIC, si bien qu’eux et elles aussi sont dans une situation de précarité, tout en étant des agents de la solidarité.
En juillet, leurs collègues des centres d’hébergement et de réinsertion sociale avaient obtenu gain de cause, après avoir, eux aussi, choisi la voie de la grève.

Une raison de plus de continuer la grève.
Par lettre aux salariés, le 21 octobre, la ville de Paris assure avoir « pleinement conscience de l’engagement au quotidien des personnels de la direction de la solidarité auprès des usagers ». Mais elle se défausse sur l’État. La municipalité se limite à proposer des négociations pour certaines catégories d’agents mais en posant comme préalable l’arrêt de l’occupation du restaurant Palikao.
En outre, le décret n° 2022-1362 du 26 octobre 2022 relatif à l’attribution d’une prime de responsabilité à certains emplois administratifs de direction des collectivités territoriales et des établissements publics locaux assimilés prévoit la possibilité d’attribuer la prime de responsabilité des emplois administratifs de direction en complément des autres primes et indemnités liées aux fonctions, aux sujétions, à l’expertise et à l’engagement professionnel (RIFSEEP). Lors de la séance plénière du 22 juin 2022, le projet de texte avait reçu un avis favorable du CSFPT (conseil supérieur de la fonction publique territoriale) avec 15 votes favorables et 2 abstentions du côté du collège employeur ; 5 favorables (FO et FA-FTP), 7 défavorables (CGT) et 7 abstentions (CFDT et Unsa) pour les organisations syndicales. Les cumulards sont toujours les mêmes : les directeurs ! Les laissés pour compte une fois de plus : les agents de terrain.

C’est dur de cesser le travail face à des populations démunies mais quand c’est pour défendre l’action sociale et la reconnaissance du travail effectué, alors, contraint·es, ils et elles poursuivent la grève jusqu’à être vraiment entendu·es et gagner ce qui est légitimement dû. Les usagers et usagères semblent comprendre les revendications, et notamment qu’eux et elles-mêmes ne sont pas une priorité pour la maire de Paris, ainsi ils et elles ont rédigé une pétition pour soutenir les grévistes.
Les prochains rendez-vous, le 8 novembre une assemblée générale des personnels des restaurants solidaires, de 14 à 16 h à la Bourse du travail rue du Château d’Eau, et le 10 novembre, dans la rue ! Solidarité !

Hélène Hernandez
Groupe Pierre Besnard
Contact : https://cgt-casvp.blogspot.com/

PAR : Hélène Hernandez
Groupe Pierre Besnard
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