Histoire > La journée du tchékiste a été célébrée à Moscou comme chaque 20 décembre depuis 1920
Histoire
par Jean-Luc le 27 décembre 2022

La journée du tchékiste a été célébrée à Moscou comme chaque 20 décembre depuis 1920

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Félix Dzerjinski

https://www.bibliomonde.fr/lalmanach/jour-de-la-tcheka-russie-20-decembre

Que reste-t-il du coup d’état bolchévique d’octobre 17, hors du communisme de caserne ? Un modèle de société policière !



L’héritage léniniste construit sur les ruines de la révolution de février avec l’élimination des idiots utiles et l’épuration des soviets puis leur liquidation, sans oublier la féroce répression des pauvres bougres, des paysans qui luttaient, au sens propre, pour leur survie.
La famine comme arme d’éradication massive des oppositions individuelles et collectives, puis ensuite celle de toute la vieille garde victime du monstre qu’ils avaient créé avec tant de conviction et beaucoup de sincérité.

Bien peu survivront (les chiffres donnent le vertige).

Cet héritage continue à vivre à travers le régime de Poutine. Un héritage sanglant qui, dans le cœur des ayants droits, justifie le pouvoir sur les âmes et leur conscience, la vie et la mort des individus grâce aux moyens d’une organisation centralisée avec ses militants disciplinés capables sans états d’âme d’asservir des peuples entiers à leur pulsion mortifère.

On est donc loin d’en avoir fini avec cette pesante et puissante libido militante qui élève le sacrifice au rang de la plus exaltante et sublime aventure humaine. Il s’agit d’une organisation criminelle qui fascine des générations de militants léninistes à travers les siècles et toutes obédiences confondues et sur tous les continents.
Poutine a construit son appareil de contrôle policier, social et politique sur cette machine infernale.
Et l’exaltation des adhérents à un idéal qui relève d’une volonté de toute puissance qui ne recule devant aucune ignominie (la fin justifie les moyens), donne à ce désir des allures d’hystérie collective dont les émotions qu’elle procure évite de s’interroger sur la nature profonde de cette inclination.

La déshumanisation de l’autre en est le résultat.

L’héritage tchékiste de Lénine, est sans doute ce qu’il y a de plus triste, de plus désespérant, de plus accablant au regard de l’espérance que le mouvement ouvrier s’efforça de faire vivre malgré les répressions et le cynisme du pouvoir.
Qui peut oublier que les principales victimes du NKVD furent les syndicalistes, les anarchistes, les marxistes non léninistes, les victimes des luttes de pouvoir interne au Parti -des règlements de compte en vérité (ne disait on pas que le Parti se renforce en s’épurant). L a redoutable efficacité de cette police politique participa de l’assassinat en Aragon, en Andalousie et en Catalogne, des militants espagnoles qui n’étaient pas au « garde à vous » devant les ordres du Komintern dont l’effet girouette dérouta nombre de sympathisants et qui, doutant, devinrent des « social traitres ».

Souvarine, Victor Serge et tant d’autres ont pourtant très tôt dénoncés cette politique d’assassinats, de diffamations et de mensonges qui non seulement « élimine » mais en plus salit la mémoire des victimes. Lénine à transformer un système policier en idéal politique.

Comment, une fois de plus, en ce jour de célébration de la création de la Tchéka ne pas songer « Au grand inquisiteurs » de Dostoïevski et, comme de coutume, de relire, l’un ne va pas sans l’autre, « L’homme révolté » de Camus.. Juste pour se sentir moins seul.

Bien le bonjour chez vous.

Jean-Luc
PAR : Jean-Luc
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le 29 décembre 2022 15:29:47 par Eyafla

Bel article. Et très bon de faire ce rappel historique.
Merci.