Chronique indonésienne

mis en ligne le 10 avril 2003

L'Indonésie est un pays constitué de nombreuses îles qui forment un archipel. C'est aussi l'un des plus grands pays du monde, constitué de vingt-six provinces.

Jusqu'en 2001, le Timor oriental faisait encore partie de l'Indonésie, mais il a depuis acquis son indépendance, après des années d'exploitation de ses ressources humaines et naturelles par les gouvernements indonésien, australien et d'autres puissants pays.

Après de longues guérillas, ils sont finalement parvenus à se libérer. Mais il y a de quoi s'inquiéter car l'Onu s'ingère dans les affaires du pays. Puis deux autres provinces ont elles aussi refusé l'autorité de l'Indonésie: Aceh et West Papua qui ont souffert de la discrimination et de l'exploitation du gouvernement indonésien. C'est plus grave encore dans la Papouasie orientale où les gens vivent toujours à l'état primitif. En 1998, il y eut un mouvement réformateur chez les étudiants et un certain nombre d'autres organisations. Finalement, le dictateur fut renversé de sa place de président. Soeharto a gouverné l'Indonésie pendant presque trente deux ans. Maintenant, plus de cinquante partis sont déclarés. Il y a beaucoup de gens à la recherche du pouvoir.

La population est nombreuse, 210 millions d'habitants, la plupart sur l'île de Java. Le développement économique y est donc concentré.

Il y a beaucoup d'immigrants, la plupart de Chine, d'Inde, d'Arabie Saoudite et d'Afrique. En 1998, une guerre raciale a commencé. À sa source, la crise monétaire de 1996-1997. À cause de la propagande du gouvernement, les immigrants, les Chinois notamment, servirent de boucs émissaires. Ses effets furent considérables: magasins et maisons cambriolés et brûlés, femmes chinoises violées, beaucoup de victimes, et nombre d'entre elles déportées.

La plupart des gens sont pauvres et dépolitisés. Les blâmer est difficile car ils subissent une sorte de « traumatisme de la révolte ».

En 1965, le parti communiste appelé PKI (Partai komunis indonesia), qui préparait un coup d'État, a assassiné des membres de l'élite des forces armées. Il y eut alors une guerre entre le gouvernement et ce parti. Le premier a gagné et, avec l'aide de la CIA et du FBI, il s'est débarrassé des communistes indonésiens. 1965 fut une année tragique: environ un million de personnes ont été assassinées et, depuis 1966, toute théorie marxiste est interdite. De plus, il faut compter avec les fascistes ultrareligieux qui détruisent tout ce qui va contre leur ligne de conduite. Cependant il existe un réseau d'organisations anarchistes, appelé Jafnus (Jarigan anti fasis nusantara: réseau indonésien antifascistes). Il est constitué de groupes autonomes. Plusieurs congrès ont été tenus. Aujourd'hui, Jafnus est assez discret, peut-être à cause du manque de communication...

À Jakarta, il y a quelques groupes vraiment dévoués et extrêmement actifs mais certains sont maintenant dissous, ou donnent naissance à de nouveaux groupes, comme Karat (komite aksi rakyat tertindas: comité d'action pour les peuples opprimés) et Afra (Action antifasciste et antiraciste), tous deux démantelés, mais qui ont eu le temps de semer les graines de l'anarchisme à Jakarta.

Il y a aussi Slumber, une organisation gauchiste qui se joint parfois, lors d'actions, à des organisations anarchistes. Il faut aussi mentionner que la plupart des anarchistes en Indonésie sont punks ou n'importe quoi d'autre qui existe dans le mouvement de la musique underground.

À noter la création de Brain wash Inc. Infoshop. C'est juste un petit infoshop qui trime pour répandre la théorie anarchiste et qui constitue une base d'informations.

Dans d'autres villes, il faut citer des organisations qui fonctionnent encore. KKK (Kolekti kontra kultura) de Bandung, et Fokber (Forum kepedulian bersama: forum pour l'unité) de Malang. C'est l'un des collectifs anarchopunks les plus radicaux qui pratique l'action directe: manifestations, collage sauvage, bombages, graffitis, beaucoup d'écrits, etc. Ce groupe a énormément d'influence.

En fait de sites web, il y en a sur les groupes, les labels, etc. mais aussi des sites utiles pour en savoir plus sur la scène indonésienne. Ils sont en indonésien!

[www.lawan.org- http://www.lawan.org]: sans doute le meilleur site d'infos en Indonésie.

[www.bisik.com/underground/index_musik.asp- http://www.bisik.com/underground/indeks_musik.asp]: un autre parmi les bons sites d'infos.

Lawan.org, bisik.com donnent la priorité à la musique et au mouvement undergroung.

www.harderrecords.org, de Bandung, est un site de labels qui contient également des infos sur les anarchistes indonésiens.

www.bakarbatas.org est le site du zine Membakar Batas.

Esa, de Jakarta

source: A-infos