Comment sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme ?

mis en ligne le 11 novembre 2010
L’histoire du capitalisme, c’est connu, est jalonnée de crises. Passage d’une société agricole à une société industrielle ; d’une société industrielle à une société post-industrielle ; d’un habitat rural dispersé à un habitat urbain concentré ; spéculation financière déconnectée de l’économie réelle ; course sans fin à l’innovation technologique ; pillage des plus faibles comme des biens communs ; fuite en avant, du fait de la baisse tendancielle du taux de profit, vers toujours plus de marchés, de productions, de consommations…, la liste est longue de ces fractures sociales et sociétaires laissant à chaque fois sur le sable les plus fragiles et les plus faibles.
Un temps, le mythe du capitalisme comme facteur de progrès a fait illusion. Les avancées de la médecine, l’eau courante, la machine à laver…, ont masqué le prix à payer (par d’autres, généralement du sud) pour tout cela.
Aujourd’hui le masque est en train de tomber. Outre l’éclatement de bulles de toutes sortes, le toujours plus, toujours plus vite et toujours plus fort, est en train de buter sur l’évidence de la finitude du monde. Et oui, la terre est ronde et ses ressources sont limitées. Sa capacité à digérer les atteintes aux conditions mêmes de la vie s’amenuise chaque jour un peu plus. Et la colonisation d’autres planètes, dans l’optique d’élargir encore le champ de la marchandisation des choses et de la vie, ne semble pas à l’aube de voir le jour.
En clair, sauf à se résigner à l’anéantissement de l’espèce humaine, on ne peut plus continuer ainsi.
Les solutions sont connues !
Revenir au sens. C’est quoi la vie ? C’est quoi le rapport entre les humains et leur environnement ? L’économique se doit d’être au service de la société qui, seule, doit décider de son pourquoi et de son comment. A quoi bon produire toujours plus de richesses dès lors que ça débouche sur toujours plus de pauvres ? A quoi bon les frontières, les armées, les polices… ? Pourquoi ne pas remplacer la concurrence par l’entraide et la coopération ? Les inégalités par l’égalité ? La domination par la liberté de tous et de chacun ? Le combat pour la survie par le simple bonheur de vivre ? L’absurde de toujours plus « d’échanges » internationaux au moindre coût par le réalisme d’autonomies de production n’échangeant qu’à propos de leurs surplus et de leurs manques ? Bref, pourquoi perdurer dans une logique capitaliste basée sur la quête insatiable de profit, l’exploitation et l’oppression du plus grand nombre par une minorité qui mène aujourd’hui notre espèce au suicide ? Pourquoi ne pas essayer autre chose ?
On s’en doute, il y a très peu de chances pour que le plomb du capitalisme actuel se transforme en un coup de baguette magique en l’or d’une société idéale. Disons socialiste libertaire !
Le capitalisme, en effet, ce n’est pas qu’un système économique, social et politique. C’est aussi, et surtout, des valeurs, des logiques et des comportements qui affectent et infectent même ceux qui en sont les victimes.
L’espèce humaine, parce qu’elle n’est pas de création divine, est largement tatouée à son origine animale. Oh, certes, sans doute plus que d’autres, nous fonctionnons de ci de là à l’entraide, à l’éthique, à la coopération, à la liberté, à l’égalité…, mais nous demeurons également dépendants d’instincts ou de pulsions relatifs au pouvoir, au territoire, à la domination…
Dans ces conditions le passage du capitalisme à autre chose sera obligatoirement une longue marche vers une autre civilisation.
Or, nous sommes dans l’urgence !
Murray Bookchin aimait à dire qu’il n’était d’aucun intérêt de construire le communisme libertaire dans un cimetière. Ce qui signifie clairement que tous les damnés de la terre, libertaires compris, auraient tout intérêt, eux qui sont le plus grand nombre, à mettre un terme à leurs divisions de toutes sortes et à s’unir sur quelques essentiels susceptibles de ménager l’avenir.
Les maîtres du monde, eux, ont compris tout cela. Ils sont en train de nous concocter un capitalisme vert qui va se mettre en place dans le cadre d’un nouveau partage du monde entre empires divisant la planète entre zones utiles et territoires à l’abandon mais maillés de forteresses protégeant certaines ressources. Et, ironie de l’histoire, avec notamment la Chine, qui c’est qui fait un retour en force sur la scène de l’histoire ? Le capitalisme d’État.
Le capitalisme, l’État…, qui a dit que le combat anarchiste n’était pas d’actualité ?



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


franc-tireur

le 21 décembre 2012
e problème de la gauche, c'est qu'elle mélange la défense des ouvriers et celle des homoxesuels, des juifs et des féministes. On voit le résultat: 90% des ouvriers votent pour le FN, et 90% des homosexuels pour la gauche.... Quant aux juifs et aux féministes, c'est un peu plus partagé, mais globalement à "gauche". Cherchez l'erreur...

Calimera

le 22 décembre 2012
Cher franc-tireur,
ton commentaire est difficilement compréhensible. Outre qu'on se moque du vote à "gauche" (il faudrait en plus définir ce qu'on entend par là) qui n'apporte rien à l'idée d'émancipation et à sa concrétisation, on se demande sur quoi reposent tes statistiques... Les instituts de sondage ?? ah ah ah ! ;-)
Je ne pense trahir aucun-e anarchiste, en déclarant que nous essayons de nous opposer à toute forme de domination, d'exploitation, d'oppression, de discrimination et que si chaque lutte a des spécificités, elles visent toutes à affranchir les individus et la société des tutelles et préjugés qui les entravent... En ce sens, il n'est pas délirant de "défendre" indifféremment les ouvriers, les homosexuels, les juifs et les féministes, comme tu dis... Ce d'autant que nous pouvons être aussi nous mêmes "ouvriers", "juifs", "homosexuels" ou "féministes"... et même tout cela à la fois en une seule et même personne !
Y'a pas d'erreur : notre but est et demeure la réalisation d'une société fondée sur l'entraide, sans classes ni Etat,..