L’électorat breton, ça se mérite !

mis en ligne le 2 février 2012
Quelle mouche a donc piqué les parlementaires dans leur entreprise surréaliste de vouloir reconnaître le génocide arménien ? La communauté arménienne étant supposée être parfaitement intégrée (la plupart d’entre eux sont français) et relativement importante la réponse semble aller de soi à l’approche des prochaines élections. Il y en a même un qui chante des trucs d’amour, qui est millionnaire en euros et résident en Suisse. Mais à côté de ceux-là, il y a eu aussi des Manouchian. À côté des Turcs, traîne-patins, sans doute tout justes bons à tourner les machines à kebbab ou à faire marcher des machines à coudre, en plus même pas européens et un peu musulmans sur les bords, il n’y a pas photo.
Mais là où ça devient drôle, malgré tout, c’est qu’il y a des petits malins qui se sont engouffrés dans la brèche désormais béante et se piquent désormais de militer pour la reconnaissance du génocide vendéen. Une statue en pied de Cadoudal, général de l’Armée catholique et royale du Morbihan (vaste programme !) sur l’esplanade du Trocadéro ça aurait tout de même une sacrée gueule et je dirais même plus une gueule sacrée.
D’ici à ce que les défenseurs des moustiques, moucherons, mouches et autres diptères et insectes divers et variés viennent nous seriner sur le génocide programmé de ces bestioles causé par les pare-brise des TGV, il n’y a pas des kilomètres. Rien d’autre à faire sans doute.
Évidemment que ce génocide a eu lieu, évidemment qu’il y en a eu d’autres et qu’il y a fort à parier qu’il s’en reproduira encore, mais alors pourquoi celui-ci ? Pensons au Rwanda, pensons à la Shoah, pensons aux Indiens d’Amérique. Ce fut ignoble, ce fut à vomir, ce fut inimaginable, ce fut terrible de haine et de fureur mais, pour gagner des voix aux futures élections, c’est pas très vendeur d’en parler. ça ne se passe pas chez nous, ils causaient pas français, ils étaient nègres, juifs, sauvages, tandis qu’un chouan, ah permettez ! L’électorat breton ça se mérite !
Bon, j’avais dit que j’en parlerais plus, même pas devant la machine à café, et pourtant l’actualité me rattrape à temps complet. Comité de soutien à Christine Boutin par-ci, illustration et défense d’Hervé Morin par-là, je ne sais plus où donner de la tête. L’actualité me court aux fesses, plus moyen de faire un tiercé tranquille. Dès que j’entends le mot « bourrin » je pense à Mélenchon, quand j’entends « jockey » je pense à Sarkozy et si je vois des rats filer j’imagine les troupes du Front national.
La prochaine fois, il sera question de la France aux Français et de la Bourgogne aux escargots. En attendant, anachorète paisible (clin d’œil aux cénobites), je vais me remettre au quatre-vingt-et-un, normalement ça devrait aller.

Jipé