L’immonde drague nationaliste : le F-Haine a de quoi crâner !

mis en ligne le 3 mai 2012
Avant d'aborder les propos tenus par Sarkozy lors de sa drague honteuse des sympathisants du FN, commençons par un constat encore plus effrayant. Si on fait les comptes des votes Le Pen, Sarkozy et Dupont-Aignan, 48 % des votants ont donné leur soutien à des partis populistes ou carrément fascistes. Que ces derniers prônent la haine des minorités, stigmatisent les malades, les étrangers, les précaires, les LGBT, les drogués, les prostitués ou les prisonniers… Flippant, de quoi donner le vertige. Ces élections ne font donc que légitimer les idées populistes et de l’extrême droite.

La peste brune, une maladie à récidive
Pourtant, durant la dernière décennie, les militants de No Pasaran et de Ras-le-front ont mis toute leur énergie à essayer de récolter pour les analyser, les informations de la propagande brune (nous volions la presse brune dans les kiosques pour ne pas l’acheter et la remettions ensuite – en la cachant derrière les autres titres, pour ne pas pénaliser les kiosquiers…) et rappeler le passé pour le transmettre aux nouvelles générations. Mais après la chute des grandes villes brunes, les unes après les autres, souvent pour mauvaise gestion ou grâce à la mobilisation fin 2000, trop d’entre nous ont cru le danger définitivement écarté. C’est justement à cette époque que les fascistes et populistes changèrent de stratégie. Grâce à leurs appuis, ils entrèrent en masse et souvent par la grande porte dans les instances gouvernementales sous l’ère Chirac, puis Sarkozy. De plus, forts de l’ancrage d’abord discret, puis de plus en plus visible du FN dans les régions pauvres, dans plusieurs grandes villes de France, notamment à Lyon et Lille, les identitaires, malgré leurs divisions avec le parti-père, sont alors devenus de plus en plus arrogants et conquérants.

L’éternel retour
Devant ce triste constat, il y a donc urgence à se remobiliser. Il va falloir recommencer (encore et toujours) à lire leur presse nauséabonde pour montrer leur vrai visage caché sous leurs sous-entendus « bon ton ». Il va encore falloir ressortir le passé, faire relire les classiques incontournables comme Fascisme et grand capital de Daniel Guérin aux plus jeunes générations, leur projeter Nuit et brouillard pour les convaincre et être le plus nombreux possible à empêcher les fascistes de déverser leur fiel nauséabond partout où on leur laisse du terrain (dans les marchés, devant les cliniques pratiquant l’IVG, etc.). Quel autre choix avons-nous ? Surtout quand, à peine sortis du premier tour, après la douche froide des résultats du FN, Sarkozy, en chute libre, prêt à tout pour garder le pouvoir, a donné, durant son meeting de Longjumeau, carrément rendez-vous à ses électeurs, le 1er mai (tout un symbole…) place du Trocadéro.

Travail, famille, patrie… et calotte!
Pour ce petit monsieur, le FN « n’est pas un sujet tabou ». C’est sûr, il n’y a qu’à écouter en quels termes il a invité « la France fière et pudique qui aime le travail » à fêter ces retrouvailles avec la droite traditionnelle. Ce qui sous-entend, si on lit entre les lignes, que toute personne qui ne serait pas tout à fait française, aux mœurs « impudiques » (il faut comprendre les couples « contre-nature ») forcément, n’aimerait pas le travail ? Oui, c’est bien cela. Plus loin, dans son invitation, Sarkozy donne rendez-vous « aux Français qui veulent manifester leur attachement à la famille ». Maréchal, nous y revoilà ! Ensuite, il rappelle « qu’il est tout à fait normal de transmettre à ses enfants son patrimoine ». En effet, cela sous-entend qu’il n’est pas question que les Sarrasins, juifs-franc-maçonniques et autres collectivistes et anarchistes qui ne foutent rien, raflent la mise de ce patrimoine, « fruit des années de labeur et de sueur ».

Cette « France qui souffre »
Puis, son invitation se fait de plus en plus caressante pour les sympathisants du FN. À Sarkozy de préciser que « personne n’a le droit de leur donner des leçons de morale » (suivez mon regard vers l’affreux Hollande… qui aimerait bien également récupérer un peu de la part du gâteau au bon beurre…), car ils sont « la France qui souffre » Pourquoi ne pas leur proposer de leur lécher les plaies à genoux pendant qu’il y est ? Justement, on y vient, à la compassion calotteuse dans la suite de l’appel (accrochez-vous !) : « Ces Français qui souffrent ont de bonnes raisons, quand l’Europe bafoue elle-même ses propres racines chrétiennes […], quand les assistés abusent de la solidarité, quand les immigrés ignorent les valeurs et la langue française […], quand le communautarisme fait des ravages avec son cortège de burqas, de fillettes excisées, d’horaires réservés aux femmes dans les piscines et de viande halal dans les cantines scolaires. » Eh ben, non ! On ne rêve pas : il s’agit bien de l’appel que Sarkozy a lancé à Longjumeau deux jours après le premier tour (on dirait un copié-collé du dernier prononcé par Marine Le Pen). Il l’a conclu en ces termes : « Marine Le Pen est compatible avec la République » (avant d’envoyer un démenti, devant le tollé que cette petite phrase a suscité partout en France non collaborationniste), tout comme Adolf Hitler était compatible avec la République de Weimar jusqu’en 1933 ?