Quand les politiques attisent la haine xénophobe

Une fois encore, UMP, PS et FN se rejoignent dans la xénophobie et le racisme d’État. Après les sorties immondes de Nathalie Kosciusko-Morizet (candidate UMP à la mairie de Paris) sur ces « Roms qui harcèlent les Parisiens », voilà que le roquet Manuel Valls, ministre de l’Intérieur socialiste, prétend que « les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ». Surfant sur des idées nauséeuses – qui rappellent celles du choc des civilisations –, il affirme, péremptoire, que les Roms « ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation ». Rejetant désormais toute idée d’insertion et d’entraide, il a annoncé qu’il n’y a « pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire [ces populations] à la frontière ». L’UMP, qui n’est jamais loin quand il s’agit de surenchère xénophobe, a ensuite déclaré, par l’intermédiaire de son président, le kapo fascisant Jean-François Copé, qu’« on ferme les yeux au gouvernement français sur ce qui est en train de se passer dans le pays, la violence que l’on constate. On le voit à travers les comportements des Roms, par exemple à Paris. C’est extrêmement grave et ça m’amène à vous dire la chose suivante : il est hors de question que la Bulgarie et la Roumanie entrent dans l’espace Schengen tant que ce problème ne sera pas résolu au niveau européen ». Bah tiens !
D’un côté, le gouvernement espère nous faire oublier les taux record de chômage, les fermetures d’entreprises et les hausses d’impôt en nous pointant une prétendue impossible insertion des Roms, de l’autre, « l’opposition » institutionnelle use du discours nationaliste raciste dans l’espoir de récolter des voix du côté de la droite extrême aux prochaines échéances électorales. D’un côté comme de l’autre, ils cognent sur une population de miséreux, qui se retrouve de toute part harcelée par ces discours violents, par les opérations de la flicaille, mais aussi par les actions punitives de quelques décervelés qui gobent les âneries des politicards. Cette montée d’un discours anti-Rom décomplexé et violent, la tribune que lui offrent les grands médias sans la moindre once d’esprit critique et les dramatiques conséquences qui en résultent ont largement de quoi nous inquiéter sur le devenir de cette France, et plus largement de cette Europe en perdition où l’extrême droite se sent désormais le droit de tuer des militants antifascistes. À l’heure où même la timide liberté de circulation de l’espace Schengen est remise en cause, il est plus que temps de faire à nouveau valoir, haut et fort, dans la rue comme dans nos boîtes et nos foyers, la nécessité absolue d’une abolition des frontières pour la construction d’un monde de liberté, d’entraide et de solidarité, seul capable de tenir bien loin de nous la xénophobie et le racisme, qui ont toujours fait le lit de la bête immonde.

Johnny Caramelo
Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste

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Thierry

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