Une journée pour l’élimination de la violence faite aux femmes

mis en ligne le 13 novembre 2013
1721AnarchyFeminismSi l’on demandait à un citoyen ou une citoyenne au hasard ce que signifie pour lui le 25 novembre, nul doute que cela ne lui évoquerait pas grand-chose, sauf peut-être la Sainte-Catherine s’il l’a gardée en mémoire de vieilles traditions… C’est pourtant la date choisie par les Nations unies pour célébrer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (résolution 54/134 du 17 décembre 1999).
Les militants en faveur des droits des femmes ont choisi, en 1981, la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l’État Rafael Trujillo (1930-1961), alors qu’elles militaient pour leurs droits. Ces militantes devinrent alors les symboles du combat pour éradiquer ce fléau que constitue la violence à l’égard des femmes.
Quelques décennies plus tard, l’événement ne parvient toujours pas à capter l’attention de la communauté internationale… Pourtant, les sévices et tortures infligés par des hommes à des millions de femmes sont bien réels et les colonnes de tous les journaux de la Terre ne suffiraient pas si l’on voulait recenser la totalité de ces crimes : aux États-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les quinze secondes ; en Afrique du Sud, une femme est violée toutes les vingt-trois secondes ; au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint.
Plusieurs organisations humanitaires, au sein desquelles Amnesty International, ont uni leur force pour que cet événement constitue l’occasion d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les violences perpétrées quotidiennement à l’encontre des femmes.
Les événements survenus au Nigeria en 2002 sont de nature à alimenter notre réflexion. En effet, des émeutes ont eu lieu à Abuja, causant la mort d’une centaine de personnes et en blessant un millier. La raison de ce déferlement de violence n’était autre que l’élection de Miss Monde qui devait avoir lieu dans la capitale fédérale : un événement de portée mondiale censé améliorer l’image de ce pays troublé, dont deux tiers des États ont adopté la charia. Malheureusement pour lui, le président Obasanjo – un chrétien élu avec des voix musulmanes – regrettera longtemps d’avoir autorisé la tenue d’un tel spectacle pendant la période du Ramadan, bévue qui causera sans doute sa défaite lors des prochaines élections. Mais, au-delà de la carrière politique d’un homme, ce sont les Nigérianes qui devront supporter le poids de cette dramatique erreur.

En Occident aussi…
Comment, en effet, les pays occidentaux pourraient-ils être crédibles alors que les valeurs qu’ils proposent en exemple sont elles-mêmes perverties ? Quelle pourrait donc être la réaction d’un musulman nigérian, s’il considère « la nudité comme une obscénité », face à une culture (la nôtre) où l’apparence et la mode sont érigées en dogme, où les femmes sont communément battues par leur mari, où la pornographie est devenue banale et où la mise en esclavage des femmes pour satisfaire les pulsions sexuelles des hommes – par exemple, les milliers de jeunes filles venues des ex-pays de l’Est, d’Afrique ou d’Asie – ne provoque que l’indifférence des législateurs ?

Hélène
Groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste