Amérique du Sud – Chili : à bas le terrorisme d’État !

mis en ligne le 13 novembre 2014
1756AnarchiaAu Chili, vingt-quatre ans après la fin de la dictature, les meurtres par des agents de l’État et la criminalisation de la protestation sociale continuent. Certaines personnes pensent que la démocratie signifie que ces faits ne devraient pas exister, mais tout État, démocratique ou dictatorial, est né et se maintient par le crime et la violence contre les populations.
Nous, les anarchistes, qui depuis plus de cent ans avons dit cela et proposons de construire un monde libéré de la violence et des États, nous sommes poursuivis avec des balles, la prison et les mensonges.
Ces jours-ci, il n’y a pas de différence dans les stades de persécution : détentions illégales, harcèlement constant des endroits fréquentés par les anarchistes, criminalisation de l’anarchisme par la presse et les supports de la police.
Les voleurs et brigands de la presse, la police et le gouvernement sont champions dans l’infamie, leur bassesse est telle que, pour cacher leurs erreurs, ils font des idées et pratiques anarchistes une fiction en les comparant avec le pire enfer qu’ils inventent eux-mêmes. Quand les gens – le peuple – commencent à se rendre compte que leur vie n’est pas une vie, qu’ils ont été trompés toute leur vie, ils sortent dans la rue et s’activent dans une rébellion généralisée. Nous avons vu cela ces derniers jours avec la fraude dans le métro. Le mécontentement était généralisé et curieusement des bombes ont commencé à exploser dans le métro. Aucune de ces actions ne va à l’encontre du métro, dans le sens d’une extension du mécontentement et de la fraude. Ces actions, plutôt que de généraliser le désir de rébellion qui était vivant chez les gens – le peuple –, l’a tué, anéanti et a transformé ce désir en désir de rétablissement de l’ordre exploiteur, en même temps qu’il accentuait la répression de la contestation sociale, le tout avec l’approbation des gens – du peuple – parce qu’il s’agissait d’actions, comme la bombe dans le métro Escuela Militar, qui attaquaient directement les travailleurs, les gens – le peuple.
Aucun anarchiste n’attaque les travailleurs et encore moins ne contribue à renforcer la répression, aucun anarchiste n’annihile le désir de rébellion des gens.
Le mécontentement dans le peuple du Chili est vif et les voleurs et les brigands de la presse, la police et le gouvernement le savent. Ils le savent parce que les conditions dans lesquelles ils maintiennent le peuple, par rapport à leurs conditions de riches satisfaits, sont de plus en plus contestées.
Curieusement, quelques semaines avant l’explosion dans le métro, une bombe a explosé dans un chariot et n’a jamais été revendiquée. Il est étrange que lorsque le mécontentement s’installe et que la protestation commence à se généraliser, quelques jours avant un appel à la désobéissance civile, une bombe explose dans le métro, et cette fois en blessant les travailleurs. Quelle surprise pour tous ceux qui voyagent en métro avec la police dans toutes les gares, sur les plates-formes et dans les wagons.
Ce fut un avertissement que toute action de protestation dans le métro serait supprimée immédiatement par l’atmosphère de terreur que les voleurs et brigands de la presse, la police et le gouvernement ont créée.
Le grand nombre de policiers qui a envahi le métro est-il là pour mettre un terme au « terrorisme » ou à la protestation et aux troubles sociaux ? Ou pour les voleurs et brigands de la presse, la police et le gouvernement ? Est-ce que le terrorisme et la protestation sociale sont la même chose ? Y a-t-il vraiment du terrorisme au Chili ?
Le plus surprenant, c’est que le jour où une déclaration a été publiée revendiquant ces deux explosions, il y avait les Fiestas Patrias (fêtes d’indépendance), qui ont eu lieu au Chili et qui ont conduit à l’arrestation de trois personnes accusées d’être des terroristes et des anarchistes, comme si le terrorisme et l’anarchisme étaient la même chose, comme si être un anarchiste était un crime. Telle est l’infamie des voleurs et brigands de la presse, de la police et du gouvernement qui utilisent la loi pour combattre l’anarchisme, l’accusant de terrorisme et construisent une condamnation sociale des personnes qui se disent anarchistes ou qui ont de la bienveillance avec les idées.
Nous appelons à la solidarité internationale contre la persécution de la protestation sociale que nous vivons au Chili.
Nous appelons à signaler et diffuser cette situation d’oppression.
Nous appelons à se rassembler partout dans le monde où vous avez la présence de l’État chilien (ambassades, consulats, etc.) avec le slogan : « À bas la terreur d’État au Chili, arrêt des persécutions contre la contestation sociale. »
Le monde entier doit connaître le sale boulot fait par tous les États. Pour la liberté et la fraternité, nous luttons contre eux.
Ni prison ni chaînes n’effraieront les peuples ! Pour un monde nouveau !

La Conquista del Pan
Octobre 2014