Étrangers expulsés, étrangers assasssinés !

mis en ligne le 13 mai 2007

Chaque soir à 21 h 03 part de la gare de Lyon un train à destination de Marseille. Chaque soir il emporte des expulsés qui prendront le bateau à destination des pays du Maghreb, principalement de l'Algérie. Après les actions menées avec succès dans les aéroport parisiens et qui continuent journellement, le Collectif anti-expulsion, créé notamment à l'initiative de militants de la CNT, intervient depuis plusieurs semaines gare de Lyon pour empêcher le départ du train de la honte. Il a été possible, au début, de bloquer les voies devant le train comme le 23 avril (ou la locomotive ornée d'autocollants FA et d'un superbe drapeau noir témoignait de la présence libertaire) en occasionnant ainsi un retard de 1 h 30. Ce jour là les expulsés étaient au nombre de sept, dont certains isolés dans un compartiment plongé dans l'obscurité. Au départ du train l'un d'entre eux a pu, par la vitre entre-baissée, nous adresser un signe de reconnaissance salué par un long cri témoignant de la solidarité de tous. Mais le renforcement considérable des forces de police nous empêche maintenant d'occuper la voie à ce niveau. La répression est d'autant plus forte que le nombre de militants du collectif présents sur le terrain est faible; dans ces conditions défavorables des compagnes et compagnons ont été matraqués.

C'est pourquoi les dernières actions ont vu notre nombre croître sensiblement; au soir du 1Mobilisation croissante

Le mardi 5 mai, de nouveau, nous étions près de 300 dont une vingtaine de cheminots de SUD-Rail à nous retrouver pour tenter de bloquer les flics escortant les expulsés; là aussi, si nous n'avons pu atteindre notre objectif, notre forte présence a permis d'entraver pendant près d'une heure l'accès de plusieurs quais, face aux flics, passablement excités qui se sont défoulés à plusieurs reprises matraquant au hasard, bousculant sans discernement manifestants et voyageurs. Mais le nombre et la détermination des manifestants ont fait que ces derniers sont restés maîtres du terrain.

«Gayssot, collabo» a jailli de partout, dans toute la gare, pendant que le train partait avec trente minutes de retard (on apprenait plus tard que plus de la moitié des voyageurs prévus n'avaient pu monter) et que les syndicalistes de SUD-Rail faisaient savoir que leur action s'arrêtait avec ce départ. Cela n'a eu aucun effet sur l'ensemble des manifestants et nous sommes restés encore une demi heure lançant des slogans principalement hostiles à la complicité de la SNCF et au camarade-ministre qui en a la tutelle. La dispersion s'est faite après un parcours jusque dans le hall principal de la gare. Pendant ce temps le train stoppait quelques kilomètres plus loin, à Melun, attendant un autre train emmenant le reste des voyageurs restés à quai. Il était de nouveau stoppé en gare de Lyon-Perrache vers 2 h 30 du matin par des militants du collectif, et il est arrivé à Marseille avec un retard de 2 h 10 ; auparavant il avait fait un arrêt imprévu à la gare de l'Estaque pour débarquer les expulsés afin de les placer au centre de rétention d'Arenc, la flicaille redoutant l'action d'autres manifestants présents en gare de Marseille Saint-Charles.

Pour terminer, je reprendrai volontiers ce vieux slogan entendu plusieurs fois gare de Lyon (et ailleurs...) : «Ce n'est qu'un début, continuons le combat !»

Jacques
groupe Étoile Noire (94)