Anarchie dans le monde > PAS DE FRONTIERES POUR LES LUTTES !
Anarchie dans le monde
par FAO (Slovénie) FAI (italie) trad. Monica Jornet (FA France) le 23 septembre 2020

PAS DE FRONTIERES POUR LES LUTTES !

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NOS CAMARADES DE LA FAO (Slovénie) ET DE LA FAI (Italie) MANIFESTENT ENSEMBLE EN SLOVÉNIE

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Nova Gorica, commune urbaine, se situe à l’ouest de la Slovénie, à la frontière avec l’Italie. Cette "Nouvelle Gorizia" est la partie slovène de Gorizia depuis 1947, alors que la vieille ville, Gorizia, resta territoire italien de l’autre côté du nouveau tracé de la frontière. Anhovo est un village situé à 16 km de Nova Gorica. L’Isonzo (en slovène, Soča), également mentionné, est le fleuve qui traverse l’ouest de la Slovénie et le nord-est de l’Italie. La division s’est atténuée en 2004 avec l’entrée de la Slovénie dans l’Union Européenne puis dans l’Espace Schengen en 2007 et la suppression des contrôles à la frontière qui s’en est suivie. Les habitants séparés des leurs ont pu à nouveau circuler librement et les deux administrations se sont rapprochées : ainsi, en 2010, les trois communes de Nova Gorica, Gorizia et Šempeter-Vrtojba ont signé un accord pour constituer un GECT (groupement européen de coopération territoriale). Nos camarades de la FAI, et particulièrement le groupe Germinal de Trieste (à 73 km de Nova Gorica), sont donc au plus près des luttes slovènes : géographiquement mais aussi politiquement, puisque Gorizia est, en Italie, un haut-lieu de l’antimilitarisme, célébré dans l’un des hymnes les plus chantés par les anarchistes,"O Gorizia" (qui date de 1916 et n’est pas sans rappeler notre Chanson de Craonne). Remarquez le drapeau noir et rouge et le A cerclé sur la banderole de nos camarades FAO-IFA et FAI-IFA sur le pont de la Soča - Isonzo !







PRÉSENTATION ET TRADUCTIONS (DE L’ANGLAIS ET DE ITALIEN) MONICA JORNET. GROUPE GASTON COUTÉ FA



APPEL À MANIFESTER DE NOS CAMARADES SLOVÈNES : LE CAPITAL TUE LA VIE par INITIATIVE ANARCHISTE DE LJUBLJANA. 16.09.2010


Les élites n’épargnent personne dans leur quête incessante de profit. Dans le même souffle, ils poussent au nationalisme en vantant la nature intacte de la Slovénie, en offrant aux gens des bons pour se cacher du fascisme toujours croissant et plus ou moins caché de la société dans ses coins idylliques, et en couvrant constamment leurs projets de dévastation meurtrière à Šoštanj, Petišovci , Trbovlje et Anhovo. Derrière les phrases sur les politiques écologiques vertes se cachent une mortalité plus élevée et une espérance de vie plus courte, ainsi que des foyers de maladies pulmonaires et cancéreuses dans des zones gravement dégradées, où la vie et le bien-être des personnes et de l’environnement sont mis au jeu pour une poignée de bénéfices pécuniers.

À Anhovo, comme dans toute la vallée de la Soča, les gens ont été exposés à des intoxications systématiques depuis que la cimenterie a commencé ses opérations au début des années 1920: d’abord avec de l’amiante, et plus récemment avec des émissions dangereuses de substances toxiques résultant de la co-incinération de déchets largement importés, avec pour excuse ladite «augmentation de l’efficacité énergétique» de la cimenterie Salonit Anhovo. Malgré la teneur avérée en éléments cancérogènes dans les émissions et le fait qu’Anhovo se classe parmi les principales localités en termes de décès causés par l’environnement pollué, la législation se contente de restrictions extrêmement faibles pour l’industrie et, dans le même temps, les pollueurs ravis reçoivent des labels environnementaux. Tout cela prouve un lien fort entre les exécutants des politiques « écologiques » et les capitalistes avides, et témoigne d’une alliance fondée sur une monstrueuse indifférence pour la vie des gens.

Les rejets de substances dangereuses à Salonit Anhovo, qui sont conformes à la législation et aux restrictions en vigueur, représentent la grande majorité de tous les rejets dangereux dans tout le pays. Les quantités de composés individuels dans les émissions, tels que le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote, le benzène et d’autres composés organiques, dépassent de loin les quantités de l’incinérateur de Celje ou de Lafarge Ciment à Trbovlje à l’époque où la co-incinération y était maximale. Outre celles d’Anhovo, les émissions dans l’air et donc dans les poumons de la population environnante comprennent également des dizaines de kilos annuels de composés de mercure, de cuivre et de plomb. La tiédeur absurde des limites d’émission est mise en évidence par une comparaison avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les émissions de benzène, classé comme cancérogène dans la première catégorie de danger. La législation environnementale slovène le classe dans la troisième catégorie, par conséquent le rejet annuel autorisé de benzène de Salonit Anhovo dépasse à lui seul de plus de 2000 fois le montant des émissions autorisées pour tout l’État par l’OMS.

La pollution ne reste pas seulement en suspension dans l’air. En raison de la dégradation de longue date de l’environnement dans la vallée de la Soča, le sol et donc les aliments produits localement sont également pollués, et enfin et surtout, le système hydrique. Salonit Anhovo puise l’eau dont elle a besoin directement de la rivière Soča et toutes ses eaux usées y retournent. Un incident très médiatisé, mais loin d’être isolé, de pollution de l’eau potable est survenu ce mois de juillet, lorsque, en raison d’une « erreur déplaisante », les eaux usées d’Eternit Anhovo, une entreprise étroitement liée à Salonit Anhovo, ont envahi le réseau d’alimentation en eau sous le bâtiment de l’usine, privant les habitants de la zone d’eau potable.

De telles alertes ne sont en aucun cas de simples erreurs individuelles dans un système qui fonctionne par ailleurs sans défaillances. C’est le système en soi qui tue et dévaste délibérément afin que les élites capitalistes puissent remplir leurs poches sans être dérangées et ce avec la bénédiction des politiciens écologistes. L’anomalie et le problème résident dans le système lui-même. Nous ne devons pas permettre la poursuite de l’équipée meurtrière de ses représentants, dans leur appât du gain, aussi bien dans les comités directeurs que dans les conseils d’administration, les ministères et les agences d’État !

Nous sommes solidaires des habitants d’Anhovo et de toute la vallée de la Soča, pas du capital !
Arrêtons l’usine qui est en train de provoquer notre propre arrêt cardiaque et pulmonaire !

Nous nous joignons au rassemblement du samedi 19 septembre 2020, pour la nature, le long de la Soča à Anhovo et nous appelons tout un chacun à soutenir la lutte de la communauté locale pour la vie, pour la nature, pour notre avenir à toute.s.


COMPTE-RENDU DE MANIFESTATION DE NOS CAMARADES ITALIENS, par UN COMPAGNON DU GROUPE GERMINAL. FAI TRIESTE. 20.09.2020

Hier à Anhovo, (localité de 800 habitants de la proovince de Nova Gorica), un cortège a rassemblé plus de 300 personnes pour protester contre la pollution du fleuve Soča (l’Isonzo). Après avoir subi pendant des années la pollution générée par une usine de fibrociment (amiante), c’est à présent la cimenterie qui pollue le fleuve et il existe même un projet d’agrandissement de l’incinérateur de déchets. Pendant l’été, la zone s’est retrouvée sans eau potable.
Une association d’habitants de la zone et des associations environnementalistes ont lancé un appel commun à une journée de mobilisation qui s’est achevée justement par la manifestation de l’après-midi. C’était la première action de contestation sur cette question dans cette région et la lutte ne fait que commencer. Les compagnes et compagnons de la FAO-IFA ont participé à toutes les phases de l’organisation de la journée et ont formé dans la manifestation un groupe visible et sonore, avec banderoles et collage d’autocollants sur tout le parcours. Un certain nombre de nos compagnes, compagnons et sympathisant.es de groupe ont participé à ce cortège.

Les luttes ne connaissent pas de frontières !

NDLR : une version de "O Gorizia tu sei maledetta"




PAR : FAO (Slovénie) FAI (italie) trad. Monica Jornet (FA France)
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