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par Un collectif de citoyennes et de citoyens le 13 mai 2019

« On arrête tout ! »

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Ceci n’est pas un appel mais une injonction pour un printemps jaune, vert et violet !

Article extrait du Monde libertaire n° 1805 d’avril 2019
Nous sommes des citoyen.ne,s de toutes origines, de tous âges, de toutes classes sociales. Nous sommes gilets jaunes, militant.e.s pour le climat, coquelicots, paysan.ne.s bio, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, intellectuel.le.s, infirmier.e.s, pompier.e.s etc..et nous appelons à un printemps jaune, vert et violet. Il est encore temps de tout arrêter !




Nous constatons que les urgences climatiques, sociales et fiscales ont la même origine, les mêmes responsables et font les mêmes victimes.
La destruction de la nature et l’appauvrissement des populations de la planète connaissent leurs origines communes.
Loin de s’opposer « fins de mois » et « fin du monde » s’assemblent.
La fin du monde des fins des mois est pour bientôt.
Selon les différents rapports scientifiques, il nous faudrait agir de manière radicale dans un délai d’un à deux ans pour permettre un futur vivable pour nous, nos enfants et nos petits-enfants. Marcher et revendiquer ne suffit pas, nous ne sommes pas à la hauteur des urgences actuelles.
Ce « changement radical » ne peut passer que par un abandon de la logique capitaliste dans laquelle nous sommes. Si cela est urgent pour le climat et la planète, c’est également la seule porte de sortie possible de la misère sociale, des inégalités grandissantes que subissent notamment les femmes et l’ensemble des injustices dénoncées de longue date mais aujourd’hui avec encore plus force par les gilets jaunes.
Les 1% les plus riches de cette planète détiennent autant que la moitié de la population mondiale et ne seront affectés qu’à la marge par les ravages du réchauffement climatique.
Déjà à l’abri pour des siècles des fins de mois difficiles, ils sont également en mesure de se protéger de la  « fin du monde qui vient ».
Ce changement nécessaire ne pourra donc pas venir ni d’eux ni de ceux qui dépendent d’eux. Le capitalisme n’est en rien compatible avec la redistribution des richesses ni avec la limitation de l’exploitation des ressources pour préserver la planète.

Nous appelons à nous unir dès maintenant pour nos vies, la planète et ses habitant.e.s. Nous n’avons plus le choix si nous voulons vivre et non survivre.
Nous n’avons ni le choix, ni le temps. Il ne s’agit pas ici de simplement d’approuver la démarche que nous vous proposons mais de tous s’y mettre dès maintenant. Quelle que soit notre condition ou notre quotidien, aussi compliqué soit-il, l’avenir de toutes et tous se joue maintenant. Pas l’année prochaine, maintenant !
Il ne s’agit donc pas d’un énième appel (nécessaire) à se mobiliser mais d’une injonction à se mobiliser. Nous avons toutes et tous une responsabilité morale, un impératif d’espèce, un devoir historique à tout arrêter et à changer ce qui nous est proposé.
N’en restons pas aux mots, repensons les choses et donnons la chance à d’autres mondes !
Les « élites » actuelles ne se laisseront pas déposséder facilement, seule la mobilisation des 99% les fera plier pour le bien de nos vie et de l’humanité.

Nous avons aujourd’hui une chance à ne pas rater :
Les gilets jaunes sont mobilisés depuis des mois et tiennent bons !
Les marches pour le climat et les coquelicots sont appelés à se renforcer et à se démultiplier.
Des grèves lycéennes et étudiants commencent mi-mars pour l’urgence climatique et sociale.
Une grève des femmes est initiée le 9 mars.
Des appels pour un printemps des luttes pour la justice climatique et sociale fleurissent et remportent un large succès.
Nous nous dirigeons donc vers un printemps au minimum jaune, vert et violet.
Nous n’aurons peut-être plus jamais d’occasion de changer les choses à temps. Nos vies sont trop courtes pour être réduites à l’esclavage et à la contemplation d’un monde qui s’effondre !
Aucun de nous n’est devin ni n’a vécu une telle situation donc aucune solution toute prête ne serait être prise comme solution miracle ni comme solution unique.
L’alliance des colères* et un printemps de mobilisations massives pour les justices sociales, fiscales et climatiques pourraient mettre des millions de personnes en manifestation , grève ou autres formes.

C’est la seule manière d’espérer mais, là encore, ne soyons pas dupes : même avec 5 millions de personnes mobilisées, le système n’acceptera pas de lui même son auto-destruction.
Pour changer radicalement la machine économique et politique dans laquelle nous sommes, il va falloir abolir le pouvoir en place, occuper des lieux de pouvoir, mobiliser des assemblées constituantes et mettre en place de nouveaux fonctionnements à différentes échelles (locales régionales, nationales, mondiales).
Nous n’avons pas la luxe de nous poser la question de la faisabilité de la chose et nous serions coupables de ne pas essayer.

Nous appelons donc à rejoindre les mobilisations, à stopper intégralement nos activités afin de se consacrer pleinement et collectivement à l’urgence a laquelle nous faisons face.
La solidarité prendra le relais car s’arrêter totalement n’est jamais simple mais personne d’entre nous n’a de raison valable de s’en dispenser.
Par arrêt total nous entendons, la grève de toutes et tous, l’arrêt de toutes activités, le boycott massif des multinationales, et la mise à l’arrêt de tout le pays.
Plus nous serons nombreuses et nombreux plus cela sera rapide.
Ne nous lisez plus, rejoignez-nous !


Un collectif de citoyennes et de citoyens

*Les gilets jaunes dont le chiffre de la mobilisation est largement minoré sont debout depuis 3 mois malgré une répression féroce. Quelque soit le nombre aussi élevé puisse t-il être, ni le gouvernement ni le système, certes vacillants, ne semblent en mesure de tomber.
Les appels à un printemps pour la justice climatique notamment par les grèves mondiale pour le climat et la grève des femmes rencontrent un échos impressionnant. Ceci dit, même très suivie, une grève ponctuelle ne fera pas vaciller suffisamment les responsables.
Les directions nationales des organisations professionnelles et syndicats ne se mobilisent que ponctuellement (grève générale du 5 février, appel pour le 16 mars etc..). En conflit avec leur base militante souhaitant plus d’actions, ces directions nationales sont cependant contraintes de faire des « gestes » envers les mobilisations en cours. « Gestes »insuffisants  pour arrêter la machine mais nécessaires pour y contribuer.

PAR : Un collectif de citoyennes et de citoyens
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