éditorial du n°1529
Certains porte-flingue du capitalisme considéré ce matin comme la Fin-de-l'Histoire, chuchotent ce tantôt, tels des bedeaux compassés, qu'il est mal en point. Faisons confiance à la rapacité, à l'égoïsme, et gageons qu'il va renaître de ses cendres, comme une fleur de désastre, sous un masque aguicheur genre new deal, aux sons de grandes promesses que nous financerons de notre poche -- cela va de soi. Quant à nous, continuons à hurler que le roi est nu, que le capitalisme pue, que le capitalisme tue : famines, guerres et génocides en sont les hideux corollaires. Milton Friedman est un fou sadique et les pauvres ont peu de mémoire. On n'humanise pas le capitalisme, on l'abolit, on l'abat comme un chien qui a la rage. Ce ne sont pas les alternatives qui manquent, libertaires de préférence (voir page 11, 12, 13 de ce numéro). En Franchouillie, le Prince-Ringard se gausse fielleusement de l'invisibilité des grévistes. Il a tort. En témoigne l'éveil du syndicalisme international. En témoignent les statistiques à contre-courant d'un organisme ministériel, RÉPONSE, publiées par Le Monde Diplomatique de ce mois et dont le rapport note une nette augmentation entre 1996 et 2004 des réactions sociales -- surtout dans les entreprises où existent des syndicats. Un changement dans les formes que prend la lutte des classes : d'avantage de débrayages ponctuels, de pétitions, de refus d'heures supplémentaires, voire d'absentéisme, et moins de journées de grève : ça coûte moins cher et c'est tout aussi contraignant pour l'entreprise : Les salariés réinventent Pouget ! Quoiqu'en disent nos maîtres à penser, la Commune n'est pas morte.
Continuons à défiler, à nous mettre en grève, à manifester notre ras-le-bol par tous moyens, dans les quartiers, les entreprises. Sans bouder le syndicat.
Surtout s'il est bien choisi