Alméria

mis en ligne le 6 mai 2010
Le SOC-SAT 1 sort « peu convaincu » de sa réunion avec le sous-délégué du gouvernement d’Alméria. Spitou Mendy, représentant du SOC-SAT d’Alméria, déclare qu’il ne veut pas d’un « nouvel El Ejido 2000 2 ».
Le SOC-SAT a participé ce lundi 19 avril 2010 à une réunion avec le sous-délégué du gouvernement Andrès Heras, à laquelle assistaient Diego Canamero, porte-parole national du SAT, Maria Garcia, du SOC-SAT de Séville, le parlementaire Juan Manuel Sanchez Gordillo et un représentant du Collectif des immigrés d’Alméria.
Spitou Mendy, porte-parole du SOC-SAT de la province, affirme qu’ils sortent de cette rencontre avec beaucoup de « promesses » mais « peu convaincus » de l’engagement de la sous-délégation.
Il a été transmis à Andrès Heras les plaintes relatives à divers problèmes, bien que d’après Mendy, dans tous les cas, la réponse a été que la sous-délégation n’est pas compétente, ou qu’elle ne fait qu’appliquer ce que prévoit la législation en vigueur dans l’État espagnol. Mendy déclare : « Ils ne nous ont pas donné de solutions, mais juste des promesses ; ils ne peuvent pas se réfugier derrière la loi, si c’est ainsi, la loi n’est pas humaine et nous ne pouvons pas continuer de cette manière. »
La première question traitée a été le refus de délivrer des visas pour les cas de regroupement familial, dû à la politique menée par les consulats espagnols dans les autres pays. Un des exemples cités est celui de Bougataya Fatna, une émigrée malade du cœur, qui vit depuis neuf ans en Espagne, avec des papiers en règle depuis 2005. Elle s’est mariée en 2007 au Maroc et a sollicité le regroupement familial ; le service des Affaires étrangères d’Alméria a donné un avis favorable, mais le consulat espagnol à Rabat refuse de délivrer le visa à son mari.
Les filles de Mendy lui-même sont concernées par un problème similaire.
Selon le porte-parole de SOC-SAT, le sous-délégué a déclaré que la procédure en vigueur suit son cours, et qu’il n’a pas de compétence au-delà de celle exercée par la sous-délégation, bien que Mendy soutienne que cette institution pourrait donner des papiers à ces personnes pour « raison humanitaire ».
Quant au délai de renouvellement des autorisations de résidence, et à la divulgation des informations de l’insertion sociale par les mairies, Heras aurait proposé de discuter avec les organismes locaux afin qu’ils améliorent la gestion de ces problèmes ; mais, toujours d’après Mendy, il a rappelé récemment que c’est une question qui concerne exclusivement les conseils municipaux.
Le SOC-SAT a demandé de la « compréhension » face à ce thème, en raison du manque d’offres de travail provoqué par la crise, qui fait que les travailleurs (immigrés) n’atteignent pas le minimum de jours cotisés leur permettant d’obtenir le renouvellement de leur permis de séjour.
La sous-délégation, dit Mendy, a assuré qu’il était fait usage de souplesse pour les immigrés, bien que le SOC-SAT déclare « qu’ils donnent des chiffres que nous ne possédons pas, ce qui nous empêche de les contester ».
D’autres accusations du SOC-SAT concernent les comportements policiers « injustes » lors des contrôles d’identité des immigrés effectués sur la voie publique, qui aboutissent souvent à des détentions préventives, et qui, si une personne n’a pas de permis de séjour valide, peuvent se terminer par une expulsion prioritaire, bien que la législation admette uniquement cette mesure comme exceptionnelle et non comme habituelle, nous dit Mendy.
Heras aurait demandé aux immigrés de signaler systématiquement ces cas et de les dénoncer lorsqu’ils en ont connaissance, bien que Mendy rétorque que ceci ne soit pas toujours possible, dans les cas où ils ne savent pas parler espagnol et/ou il n’y a pas de témoins. Mendy insiste sur le fait qu’il existe un important « harcèlement policier » contre cette communauté.
Par ailleurs, Mendy a renouvelé les accusations au sujet de l’exploitation des travailleurs immigrés – salaires impayés et conditions de travail précaires –, ce qui nécessite une augmentation des interventions de l’inspection du travail.
Mendy pense que ce problème, ajouté à une « crispation sociale », ainsi qu’à une « manipulation d’en haut pour faire paraître l’immigré comme l’ennemi du pays », peut causer dans un proche avenir divers conflits. « Nous ne voulons pas qu’El Ejido 2000 se répète dans la province », dit Mendy.
Pour cette raison, la manifestation prévue le 1er mai dans les rues de San Isidro Nijar est maintenue.

Article publié le 23 avril 2010 par teleprensa-es, premier journal en ligne d’Alméria.
Traduit de l’espagnol par Ramon Pino, groupe Pierre-Besnard

1. Fusion de deux syndicats : Syndicat des ouvriers de la campagne et Syndicat andalou des travailleurs fondé en 2007 et pratiquant également l’action directe.
2. Les 5, 6, et 7 février 2000, la population de la ville andalouse d’El Ejido se livre à une véritable « ratonnade » à l’encontre de la communauté immigrée. Bilan : une soixantaine de blessés, destructions de logements, attaques d’organisations civiques. Pas de réaction de la police pendant ces trois jours d’émeutes racistes, aucune arrestation, aucune excuse officielle !