Après trente années d'imposture, voici l'heure de la vérité

mis en ligne le 1 décembre 1956
D'Alger à Budapest en passant par Berlin, Poznan et Varsovie, la Liberté sonne le tocsin et appelle les peuples à la lutte.
Dans le maquis algérien comme sur les barricades de l'héroïque Hongrie, un vent s'est levé que n'éteindront ni les mitrailleuses du « socialiste » Guy Mollet, ni les tanks du « socialiste » Khrouchtchev.
Partout le masque tombe, le mensonge s'écroule. Après un long voyage au bout de la nuit, voici que se lève une aube nouvelle. Dramatique et sanglante à la mesure de l'interminable attente, elle porte en elle les espérances révolutionnaires de ce siècle.
Cela ne pouvait durer. Les faux prophètes, les faisans du Socialisme, ceux qui, durant ces trente dernières années, ont prostitué ce grand idéal dans l'ordure politicienne ou dans l'ignominie policière, se démasquent enfin.
Pendant que l'armée française – au nom de la Démocratie - tente vainement de museler la révolte du peuple algérien et s'enlise dans la grotesque aventure égyptienne, l'armée soviétique – au nom du Socialisme - écrase la magnifique insurrection de l'héroïque peuple hongrois.
Mollet et Lacoste rejoignent ainsi Khrouchtchev et Boulganine dans cette « gloire » où s'illustrèrent avant eux le « républicain » Thiers et le « socialiste » Noske.
Mais ces tentatives désespérées des politiciens et des bureaucrates pour conserver le pouvoir et ses privilèges démontrent que les peuples ont cessé d'être leurs dupes. Acculés dans leurs tanières, les imposteurs du socialisme se révèlent tels qu'en eux-mêmes ils n'ont jamais cessé d'être : des ennemis du peuple.
Après avoir été paralysé pendant plus de trente années par les mystificateurs de la « Démocratie socialiste » comme par les imposteurs de la « Dictature du Prolétariat », le véritable socialisme va reprendre sa marche en avant.
L'heure de la vérité a sonné. En contraignant les faux prophètes à se dévoiler, les récents événements ont clarifié la situation. Le double et simultané écroulement d'un mythe et d'un mensonge doit permettre à la lutte sociale de retrouver son sens.
Aux anarchistes, comme à tous les éléments de l'avant-garde révolutionnaire d'en prendre conscience et d'agir en conséquence.