L’accès à l’IVG en question encore et toujours

mis en ligne le 3 novembre 2011
1649CintreLa Mutuelle nationale des étudiants (LMDE) et la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) lancent un appel aux pouvoirs publics pour les alerter sur la pauvreté des moyens mis à disposition des femmes en matière de contraception et d’avortement. Soutenu par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français et la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, cet appel a été signé par plusieurs personnalités publiques.
Les deux mutuelles déplorent notamment que « de trop nombreux centres de planification ferment, mais aussi que les IVG concernent de plus en plus les jeunes filles, tandis que l’assurance-maladie prend insuffisamment en charge les contraceptifs et que l’éducation sexuelle n’est que trop rarement enseignée à l’école ». En effet, selon les dernières données fiables, on compte encore 15 000 IVG par an chez les mineures et 100 000 chez les moins de 25 ans, un chiffre effarant qui souligne la carence de l’information sur la contraception et l’avortement auprès des jeunes filles, tandis que les politiques hésitent à mettre dans leur programme électoraux la gratuité et la confidentialité pour la contraception, qui devraient être une évidence.
Pour en revenir à la LMDE et à la MGEN, les deux mutuelles demandent aux pouvoir publics de « développer des programmes de prévention à tous les âges de la vie ». Elles souhaitent également obtenir « la garantie d’un suivi gynécologique à toutes les femmes, grâce à la présence de praticiens assurant ce suivi sur tout le territoire sans dépassement d’honoraires ou l’organisation de consultations gratuites ». Nous avions, en effet, déjà abordé ce sujet dans un précédent article du Monde libertaire et une camarade de la Fédération anarchiste nous avait confié, anonymement, avoir dû dépenser plus de 500 euros non-remboursés, pour n’avoir pu obtenir de rendez-vous dans les circuits dédiés, aujourd’hui dépassés par la demande.
Nous, militants d’organisations révolutionnaires et d’associations, ne répéterons jamais assez que trente-cinq ans après la loi Veil, l’accès à l’IVG et à la contraception est plus que problématique. Sans compter l’acharnement des groupes anti-IVG, tel SOS Tout-Petit qui s’essaie régulièrement à semer la terreur – tout en étant protéger par les flics – pour empêcher et dissuader les jeunes filles d’avorter. Pour sa part, le sondage MGEN-LMDE réalisé par Opinion Way souligne encore qu’une femme sur cinq ne bénéficie d’aucun suivi gynécologique régulier. Les trois quarts des femmes âgées de 16 à 60 ans (et les deux tiers de l’échantillon représentatif) sont sous contraceptif, la pilule pour près de la moitié d’entre elles. Elles n’utilisent, dans leur très grande majorité, qu’un seul moyen de contraception. Tout reste donc encore à faire, à commencer par se remobiliser devant les centres du planning familial et les rares hôpitaux pratiquant encore l’IVG pour virer ces intégristes rétrogrades et sexistes. Reprenons la rue !