Ce qui est public ne se privatise pas !

mis en ligne le 3 novembre 2011
1649EspagneEn Espagne, la mobilisation ne faiblit pas : à l’approche des élections générales et sénatoriales prévues le 20 novembre, le landernau politique s’agite pour la conquête du pouvoir. Aux indignés et déçus de tout poil s’ajoutent de nouveaux mouvements comme le média Politicos partidos (politiciens divisés). Il s’agit là d’une initiative destinée à promouvoir l’abstention pour ce 20 novembre. En plus de faire de la propagande pour cette option, il s’agit aussi de faire connaître d’autres possibilités comme le vote blanc ou nul. Une façon de protester contre la culpabilisation de ceux qui usent du droit légitime à s’abstenir, comme si cet acte ne pouvait pas être un acte réfléchi et cohérent. Comme s’il fallait cacher le fait que pour beaucoup, participer à cette farce est simplement ridicule. Politicos partidos est un outil informatif et éducatif, qui montre la réalité du système politique espagnol en même temps qu’il le démasque au moyen de textes, images, vidéos… Dans ce même cadre d’une abstention active et consciente, les anarcho-syndicalistes espagnols descendent dans la rue. En guise de hors-d’œuvre à la semaine d’actions des syndicats révolutionnaires (CNT-CGT-SO) prévue du 14 au 18 novembre, la CGT espagnole appelle, pour le 12 novembre, à une manifestation nationale pour la défense des services publics. L’indignation et la colère répondent aux annonces de mesures d’austérité, de coupes budgétaires et aux attaques contre les droits sociaux. Le tout étant au diapason de ce qui se passe ailleurs en Europe, ce qui est logique étant donné que nos dirigeants n’en finissent pas de se réunir pour nous concocter des plans d’urgence et prendre des décisions censées nous sauver de leur crise, à condition de répercuter, dans chaque pays de l’Union européenne, les décisions prises à Bruxelles. En Espagne comme ailleurs on demande aux travailleurs d’accepter des « réformes » (comprenez : des sacrifices) pour sortir de la crise (comprenez : sauver la finance).
La CGT espagnole convoque donc la classe laborieuse pour une nouvelle démonstration de force contre le patronat et le gouvernement (socialiste pour l’anecdote). Il s’agit de défendre la santé, l’éducation, les transports en commun, la poste, l’électricité, l’eau, la culture, les services sociaux, etc. Comme en France, comme dans le reste de l’Europe, comme partout, gouvernements, banques et patrons veulent privatiser tout le service public, réduire les salaires et les pensions, pour financer le remboursement de la dette et sortir de la crise dont ils sont responsables.
Pour les camarades espagnols aucun doute : « La gestion du public n’est pas la gestion étatique. Quand la gestion est publique, on tend vers l’autogestion, l’organisation et la planification collective des services sociaux. La défense de nos droits, du service public, de notre dignité, doit se faire dans la rue, sur les places, là où nous nous trouvons et vivons. C’est pour ça que nous faisons appel aux travailleurs, chômeurs, étudiants, retraités, jeunes, précaires… Afin qu’ils participent à cette mobilisation. Seuls et isolés nous ne pouvons rien. L’attaque contre le service public ainsi que les coupes budgétaires nous frappent tous. Le combat pour la défense du service public est une lutte pour l’égalité et la justice sociale. Défends ce qui est à toi, ce qui est à tous ! »