Quand le Sapin travaille

mis en ligne le 16 octobre 2013
Il faut bien dire que le ministre du Travail, Sapin, porte un nom idoine, par rapport à la fonction qu’il occupe au sein du gouvernement Ayrault et de l’équipe voltairienne, élyséenne hollandaise. C’est bien connu, le sapin est un bois qui travaille, qui se déforme énormément et qui ne résiste pas aux intempéries. Il est également bourré de nœuds et, de surcroît, il sécrète une résine dont il est difficile de s’en défaire. Surtout n’y mettez pas les doigts. On ne peut rien bâtir de solide et de durable avec ce bois.
Mais, l’exercice dans lequel ce sapin de ministre excelle, c’est la « langue de bois » – et Dieu sait si le bougre en fait usage ! Son cynisme n’a d’égal que son mépris envers le peuple. Le tisseur de fumées n’hésite pas, à travers son langage noueux et résineux, à faire feu de tout bois en proférant des mensonges avec des accents de vérité. Il espère abuser le peuple. Qu’il se méfie car, à force de prendre le peuple pour un ignare, ce dernier pourrait bien en faire du petit bois, et s’en servir pour allumer son barbecue ou, encore mieux, le laisser pourrir. Voilà de sages précautions, car le sapin est un bois impropre au chauffage. On ne peut même pas le mettre dans la cheminée, il encrasse le conduit et, en conséquence, il risque d’y mettre le feu.
Quand Sapin, le ministre du Travail, travaille, ça fume noir !
Lorsqu’il parle : des emplois d’avenir (sic), il prétend que ce sont de vrais emplois, alors que ce sont des contrats de trois ans. Bref, tout ce qu’il y a de précaire. Il s’agit, pour le coquin, de prétendre que la courbe du chômage s’inverse. Ou encore de l’intérim « durable », une expression très à la mode destinée à nous enfumer. Il se glose de l’accord intervenu entre le patronat de l’intérim et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC), concernant la possibilité de CDI (contrat à durée indéterminée) pour les travailleurs intérimaires. Quelle supercherie ! Car, l’intérim est une organisation de travail temporaire qui, par le biais d’entreprises spécialisées, fournit au patronat une main d’œuvre dont il peut se séparer à tout moment, sans avoir de compte à rendre. Le manipulateur joue avec les mots et emploie l’oxymoron, cet exercice de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires pour leur donner plus de force expressive.
Seulement, le sapin, même de Noël et paré de toutes ses guirlandes roses, ne fera pas voir la vie en rose aux travailleurs. C’est un cadeau empoisonné ! Concrètement, Noël sapin ou Michel Sapin, les travailleurs feraient bien de s’en méfier car, au Canada, se faire passer un sapin signifie se faire rouler.