Cambriolage au siège de l’Athénée de Barcelone

mis en ligne le 1 mars 2012
Dans le hors-série n°43 du Monde libertaire paru cet hiver (et toujours disponible à la Librairie du Monde libertaire), nous avions consacré un article à l’Athénée encyclopédique populaire de Barcelone (AEP) et à l’un de ses animateurs, Manel Aisa Pámpols. Celui-ci évoquait la difficulté de faire appliquer un accord obtenu avec la Ville de Barcelone, qui consistait à octroyer à l’Athénée un siège correspondant mieux à ses besoins : plus central, plus grand, mieux protégé… Rappelons qu’il s’agissait de récupérer ce que les troupes de Franco avaient brûlé en janvier 1939 lorsqu’ils entrèrent dans Barcelone. Les tergiversations et le retard apporté à la réalisation de l’accord signé avec l’administration de la ville auront eu des conséquences désastreuses pour l’AEP : dans la nuit du 1er février, l’actuel local (26, passage San Juan) qui abrite la bibliothèque et le centre de documentation historique et sociale, a été cambriolé.
De nombreuses pièces et objets ont disparu parmi lesquels : des programmes de cinéma des années 1936-1937 ; des programmes de théâtre de 1937 ; des programmes des athénées libertaires Guinardó, del Clot, Esparraguera, etc. ; des programmes de concert organisé par les Jeunesses libertaires (1936) ; le programme de projection spéciale du film Les Marins de Cronstadt. En tout 80 de ces programmes. Également des billets de tramway (de 10 cts à 1 peseta) siglés CNT-AIT (plus de 500), des pin’s, médailles, badges et insignes (100), des cartes postales reproduisant certaines affiches publiées pendant la révolution, des carnets de syndicats et de partis politiques des années 1920 et 1930, un album original des dessins de Sim, un classeur de photos de Mujeres Libres, également des photos des athénées libertaires et des entreprises collectivisées, etc., sans parler des affiches (également originales) publiées pendant la même période.
De nombreuses pièces étaient évidemment uniques et leur valeur inestimable. Il s’agissait, avec l’AEP, de récupérer la mémoire collective ouvrière et libertaire de Barcelone. C’est ce à quoi s’étaient consacrés de manière totalement désintéressée les frères Manel et Ferrán Aisa, Carles Sanz et tant d’autres. Ceci ravive la polémique entre l’Athénée encyclopédique populaire et la ville de Barcelone quant au futur (?) local promis. En attendant, vous pouvez avoir un aperçu de certaines pièces qui étaient exposées en vous rendant sur le site de l’Athénée : www.ateneuenciclopedicpopular.org