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par Céd. le 6 mars 2023

Amours migrantes

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Elle s’était abandonnée aux bras de Morphine
Pour oublier que Tarzan de la jungle de Calais
Avait péri noyé en jouant la seconde manche
D’une partie entamée à proximité de Palmyre.

Cantonnée au statut de fée du logis Mélusine
Elle cohabitait avec un mari qui se gobergeait
Engloutissant saucisson et pain en tranche
Satisfait de voir à la télé les migrants souffrir.

Militant RN, affectionnant les brises marines
Nostalgique d’une Côte d’Opale fantasmée
Il rageait contre les frontières qui flanchent
Et les Syriens qui commençaient à envahir.

Son humeur devenait clairement vipérine
Et pour un oui ou pour un nom étranger
Les coups pleuvaient drus et en avalanche
Avec les femmes, avançait-il, il faut sévir.

Il paraît d’ailleurs qu’elles sont coquines
Infidèles mêmes, dixit monsieur l’abbé
Qu’elles ont plaisir à rouler des hanches
Et à susciter un ardent et brûlant désir.

Je ne saurais dire si elles sont libertines
Mais lorsque les maris sont des gorets
Qu’elles aient les yeux sur la clenche
Me semble inévitable sans mentir !

Elle, ne jalousait pas les speakerines
Distinguait la vraie vie des séries B
Les jours de la semaine du dimanche
Mais elle avait grand mal à se contenir.

Ça lui remuait fortement la poitrine
Et souvent elle avait les yeux embués
A l’idée de la série de nuits blanches
Que vivaient ces hommes sans avenir.

Le camp était tout sauf une vitrine
Plutôt une roue de l’infortune glacée
Aucun baraquement n’était étanche
Les tôles gondolées faisaient frémir.

Elle était venue presque en voisine
Discrètement, sur la pointe des pieds
Laissant son mari avec sa boutanche
Toujours à grommeler et à gémir.

Elle qui se sentait souvent orpheline
Au milieu des gens de bonne société
Son regard courut sur la zone franche
Et elle esquissa un très léger sourire.

Ce n’était pas un monde de ballerines
Et les silhouettes longues et émaciées
Entr’aperçues entre de vieilles planches
Étaient celles d’une humanité à chérir.

Lui, psalmodiait une sorte de comptine
Accompagné d’un instrument à soufflet
Dans son cœur à elle alors se déclenche
Ce dont elle voudra toujours se souvenir.

Cela fait l’effet de l’eau d’une bassine
Son va-et-vient, son rythme de marée
L’eau qui lèche les parois et s’épanche
Ouvrant droit et faisant place au plaisir.

Mais si certains rêvent de la Palestine
Lui se projetait sur le territoire anglais
Et pendant qu’il soufflait dans l’anche
Son imagination le poussait à partir.

Elle retrouva des gestes de gamine
Des gestes d’amoureuse suppliciée
Lui interdit de traverser à la planche
Au risque tout simplement de périr.

Mais il avait connu les barres à mine
Creusé le sol par cinquante degrés
La vie lui devait une belle revanche
Il tenterait sa chance sans coup férir.

Elle lui prépara une sorte de cantine
Il lui baisa le front avant de s’élancer
Elle jeta à la mer une petite branche
Du houx qu’ils étaient allés cueillir.

La mer démontée n’est pas câline
Creux, vagues et houle sont sans pitié
Quand la mécanique fatale s’enclenche
On dirait une tragédie de Shakespeare.

PAR : Céd.
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