Cette PMA-GPA qui fout la trouille au gouvernement

Le rapport « Filiation, origines et parentalité » a été remis à l’ancienne ministre de la Santé en février dernier qui, contrairement à son engagement, ne l’a pas rendu public, craignant certainement les réactions du lobby des réacs de la Manif pour tous avant les municipales. En effet, sont évoquées dans le rapport la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes et la reconnaissance des enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger. Après les vives réactions des chercheurs, le rapport a finalement été publié sur le site internet de l’École des hautes études en sciences sociales et sera examiné en vue d’une prochaine loi sur la famille en préparation par la ministre nouvellement nommée. Sont concernés, d’une part, l’accès aux origines et la place familiale des beaux-parents et, d’autre part, la filiation charnelle, l’adoption et la procréation médicalement assistée avec tiers donneur. C’est surtout ce dernier sujet qui fâche… Y compris à gauche… De fait, les auteurs du rapport ont essayé de reposer sainement la problématique : « Quand un couple où l’un est stérile a recours à un don de sperme, le droit est fait pour cacher le don et faire passer le mari stérile pour le géniteur de l’enfant. Tout est fait pour simuler une procréation du couple. Or, le problème c’est justement ce droit des mensonges et des secrets. Si on sortait de ce modèle “Ni vu ni connu” de pseudo-procréation charnelle, la perception du recours à la PMA par les lesbiennes ne serait plus la même. Le fait que deux femmes recourent elles aussi à un donneur n’apparaîtrait plus comme une sorte de “scandale ontologique” ». Souvenons-nous du discours de la meneuse de revue réac, Frigide Barjot : « On veut faire croire qu’un enfant peut naître de deux femmes ! la théorie du genre nie la différence des sexes ! On ne ment pas aux enfants ! » En fait, elle inverse carrément les choses en niant que c’est justement le droit actuel qui est fait pour imposer des mensonges aux parents et aux enfants. Barjot met en accusation les seuls couples qui ne sont jamais tentés de mentir à l’enfant sur son mode de conception : les homosexuels ! Le rapport suggère justement de ne plus cacher les choses, comme l’ont déjà fait des dizaines de pays de l’Union européenne. Le principe est simple : pour qu’un enfant puisse naître, la coopération de trois personnes est nécessaire : un couple d’intention (les futurs parents) et un donneur d’engendrement (qui ne sera jamais un parent). « Il suffit donc de l’assumer au lieu de le cacher et le problème sera réglé », conclut le rapport… Mais souvenons-nous de cette devise bien française qui semble mieux convenir aux réactionnaires de tout bord : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Surtout à grand renfort de théories du complot pour que les LGBT imposent celle du genre !

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