Manif syndicale du 26 juin : une balade estivale
mis en ligne le 29 juin 2014

Vu l’atmosphère et les participants, vous ne serez pas surpris d’apprendre que nos drapeaux noirs et leurs « A » cerclés n’ont pas été très appréciés par le service d’ordre de la CGT, certains ayant même visiblement des comptes à régler avec les libertaires. Leur mandaté venant nous prévenir, et nous menaçant à demi-mot, que si nous restions trop près d’un de leurs cortèges ils ne pourraient, ou ne voudraient, pas retenir ses « gars ». L’ambiance était donc à la franche rigolade, mais rien de surprenant, il est même plutôt encourageant que cette flicaille du patronat nous considère comme des ennemis. Nous n’avons pas oublié leurs tabassages, les trahisons, les dénonciations et les collaborations avec les flics pour livrer les « casseurs ». Nous n’oublions pas non plus que c’est la CGT qui a lâché le mouvement des cheminots en tentant de transformer cette lutte nationale en des revendications locales. Nous savons bien aussi que Montreuil avait préparé cette contestation comme une promenade de santé, visant à l’organisation de quelques journées de grève pour faire passer les amendements dérisoires du Front de gauche à cette réforme inacceptable. Quel dommage pour vous que les exploités n’en aient pas décidés autrement, vous devriez leur apprendre à se tenir, ils finiront un jour par nuire à votre respectabilité, et comment ferez-vous alors pour être acceptés à la table du patronat et de l’État ? La cogestion de la misère est un travail à plein temps.
Cette lutte nous a cependant montré que la « base », ces prolétaires, cette classe ouvrière, que les bourgeois de gauche comme de droite n’osent plus et ne veulent plus nommer, sont toujours aussi combatifs et ne veulent pas se laisser faire, ni par leur direction patronale ni par les centrales syndicales. Il faut cependant être honnête et reconnaître que les fossoyeurs de luttes ont réussi à briser leur combat, grâce à la trahison annoncée de la CGT, mais aussi par l’usure que la propagande de la presse a mise en place de façon très efficace. Le relais quasi exclusif de témoignages réactionnaires d’usagers hostiles à la grève a forcément eu un impact psychologique qui s’est ajouté à la dureté inévitable des retenues sur salaire des camarades en lutte. Nous ne sommes pas non plus surpris, mais nous espérons que bientôt des révoltés montrent à ces médias, subordonnés au pouvoir, ce qu’une réelle « prise d’otages » représente, ils auront alors tout le loisir de pleurnicher face à l’injustice d’une classe qui lutte.
Groupe Regard noir
de la Fédération anarchiste