Solidarité avec un anarchiste allemand

mis en ligne le 16 juillet 2006

Allemagne

répression contre les antifascistes

Hans-Georg Eberl, militant de l'I-AFD (Initiative pour une fédération anarchiste en Allemagne), organisation appartenant à l'Internationale des fédérations anarchistes, est actuellement sous la menace de la justice allemande pour son activité antifasciste.

Le 2 novembre, dans la ville bavaroise de Koeschning, environ 500 militants issus de plusieurs partis et organisations d'extrême droite se sont réunis en vue de créer «une internationale des droites européennes». Parmi les orateurs, Yvan Blot, député européen, s'est exprimé au nom du Front national, suivi de Frank Vanhecke pour le «Vlaams Block», de Harald Neubauer pour la «Deutsche Liga fuer Volk und Heimat», de Peter Dehoust (directeur de publication du mensuel Nation und Europa), d'Albert Mechtersheimer (ancien des Verts allemands et fondateur du «Friedenskomitee 2000») et de Franz Schoenhuber, l'ancien leader des «Republikaner».

Devant le lieu de réunion, un rassemblement de 140 antifascistes, déterminés à exprimer leur opposition, ont été soumis à d'incessantes provocations des néo-nazis et des skins d'extrême droite qui assuraient le service d'ordre ; jusqu'à ce qu'un antifasciste, attaqué par un skin, se fasse casser le nez.

Délibérément, la police protégea alors la retraite de l'agresseur. Il en résulta des échauffourées entre antifascistes et néo-nazis, pendant lesquels la police choisit son camp, finissant par charger les antifascistes dont trois furent alors interpellés. Parmi eux, Hans-Georg est accusé d'avoir lancé une pierre qui aurait heurté le gros orteil d'un policier. Le «traumatisme» fut tel qu'il n'a nécessité aucun soin médical.

Pourtant, Hans-Georg a été incarcéré, du 2 au 14 novembre, à la prison d'Eichstaat, en détention préventive le temps de l'enquête. Pendant cette période, il a été soumis à un traitement «spécial» : contraint à travailler pour un mark de l'heure, lunettes rendues après une semaine d'emprisonnement, droit de visite restreint à ses seuls parents, courrier soumis à une censure sévère. Le 14 novembre, Hans Georg a enfin été remis en liberté mais il se retrouve inculpé sous les chefs d'accusation de «blessure grave» et de «sérieux trouble à l'ordre public».

La répression contre les antifascistes et les anarchistes a toujours été un instrument utilisé par l'État. Mais, depuis plusieurs mois, l'État allemand a considérablement durci son attitude dans ce domaine, en interdisant les manifs antifascistes et persécutant les militants. L'État démocratique confirme de plus en plus sa complicité avec l'extrême droite.

Confronté à cette situation, nos camarades allemands s'efforcent d'organiser la mobilisation : les soutiens doivent s'exprimer nombreux pour tenter de faire pression sur les autorités. L'I-AFD demande l'arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires à l'encontre de Hans-Georg Eberl.