D’un point de vue productiviste, l’art est inutile.

Sauf lorsqu’il devient une marchandise et permet d’intéressantes plus-values, qu’il s’agisse de musique, de peinture, de sculpture, de littérature, etc. où les modes les plus diverses se succèdent. « Ce qui se vend le mieux, c’est toujours ce qui crée le moins d’inquiétude, à savoir l’expression des lieux communs et des préjugés d’une époque ».

L’appréciation des réalisations artistiques nécessite une connaissance des langages utilisés et demande un minimum d’éducation artistique et culturelle pour comprendre l’émotion ressentie.

C’est bien du fait de cette inutilité productive que l’art, et la culture de façon générale, sont les premières victimes des régimes réactionnaires et populistes, auxquels les représentants de la droite gestionnaire emboîtent le pas. Dans la Région Pays de la Loire, le budget consacré à la culture est sabré de plus de 70 %. Dans ce contexte, on imagine les conséquences, aussi bien pour la création, que pour l’éducation artistique et culturelle, pour les enfants comme pour les adultes.

Pourtant, « la caractéristique fondamentale » de l’être humain « est l’imagination créatrice ». De tout temps, des arts populaires ont existé et se développent encore, de l’inspiration puisée par les grands compositeurs classiques chez les musiques et danses populaires, au Street Art où les premières œuvres underground, dans les domaines de la danse, de la musique ou des arts graphiques, ont laissé la place aux produits plus consensuels et plus lucratifs.

L’art doit permettre l’émancipation, tant celle-ci est dépendante du temps dont nous disposons pour exercer cette activité créatrice, et fuir un quotidien professionnel pas toujours épanouissant... ou une sélection de loisirs pour un bonheur conforme.

L’époque est au spectacle et au divertissement, que voulez-vous...


Titre : Michel Ragon, L’art : pour quoi faire ?, Casterman
Citations : Henri Laborit, La nouvelle grille, Folio