Décès de Diego Camacho, Abel Paz pour les anarchistes

mis en ligne le 27 avril 2009

Le syndicat CNT de Barcelone a annoncé, le 13 avril, le décès de l'historien libertaire Diego Camacho, plus connu sous le pseudonyme d'Abel paz. Il avait 87 ans. Jeudi 16, les cendres de Diego ont été dispersées par les vagues sur la plage de Mongat où il aimait jouer.

Abel Paz, comme il signa une part notable de la mémoire libertaire de ce pays, est né à Alméria le 12 aout 1921. Écrivain, historien et autodidacte. Né et élevé chez des travailleurs journaliers de la campagne, il se rapprocha tôt de l'anarchisme comme membre de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) et de la Confédération nationale de travail (CNT). Il combattit en 1936 sur le front d'Artesa, en Lérida, aux mains des groupes de défense confédérés du Clot. Il fut interné au camp de consencration d'Argelès-sur-Mer, et dans ceux de Bram, Saint-Cyprien, et Le Barcarès, et plus tard forcé de travailler au mur de l'Atlantique pour le Parti national socialiste jusqu'en 1941. Il revient en Espagne franquiste et fut incarcéré deux fois. Il retourna ensuite en France, et ne revint ensuite en Espagne qu'en 1977, s'établissant définitivement dans le quartier de Gracia à Barcelone.

Son passage par le front aux côtés des milices confédérés et libertaires, donna à Diego le savoir nécessaire pour écrire des œuvres indispensables pour la récupération de la mémoire révolutionnaire des travailleurs de l'État espagnol, comme Durutti dans la révolution espagnoles : chronique de la colonne de fer, et Dans le brouillard, autobiographie publiée en 1993. Il a aussi participé à de nombreuses conférences sur l'anarchisme et la révolution de 1936, dans le milieu libertaire et cénétiste. La vie et l'histoire de Diego Camacho est un fortifiant pour les révolutionnaires libertaires espagnols. Avec le temps il nous laissa, bien que son œuvre reste vive dans les jeunes cœurs.

« Je suis anarchiste et être anarchiste est être une personne cohérente (paix de l'esprit, tranquillité, la campagne, travailler le moins possible, avoir ce qui est suffisant pour pouvoir vivre, profiter de la beauté, du soleil. Profiter de la vie avec des majuscules, même si l'on vit avec des minuscules). Avoir une conduite personnelle. Mettre les idées en pratique au maximum, sans attendre qu'il y ait une révolution. Ceci peut se faire maintenant. C'est une conception philosophique, un état d'esprit, une attitude face à la vie. Je pense que cette société est très mal organisée, tant socialement que politiquement et économiquement. Il faut tout changer. L'anarchisme invoque une vie complètement différente. Il essaye de vivre cette utopie un peu chaque jour. » Paroles d'Abel Paz