Le prestige de l’uniforme

mis en ligne le 11 mars 2010
Ah ! le prestige de l’uniforme ! Dans un monde en déliquescence, où les « vraies valeurs » s’effondrent une à une, s’il est une heureuse tradition qui perdure, c’est bien celle-là ! Qu’on en juge par le nombre de prostituées qui, régulièrement, voyant passer une voiture de police, demandent à monter à bord à la simple vue d’un de ces séduisants Casanova de commissariat en patrouille.
La violence du coup de foudre est parfois telle que le passage à l’acte ne peut attendre. Et c’est alors dans le fourgon même, ce nid d’amour, et dans la solitude nocturne et romantique d’un terrain vague ou d’une zone industrielle que les amants s’étreignent avec fougue. Qui n’a jamais connu la folle passion amoureuse ne peut comprendre cela…
L’irrésistible attirance exercée sur la péripatéticienne par le costume viril des gardiens de la paix l’empêche même parfois – ô aveuglement de l’amour ! – de distinguer le Roméo policier qui le premier enflamma ses sens. Elle s’offre alors à ses collègues présents, à tour de rôle. Qu’ils soient trois, quatre ou plus, qu’importe ! Quand on aime, on ne compte pas ! Nulle jalousie ne vient d’ailleurs ternir ces rapports, car partage et fraternité ne furent jamais de vains mots chez les fonctionnaires de police.
À Nice, le 2 mars, trois d’entre eux, après bien d’autres par le passé, ont été mis en examen pour viol aggravé sur une jeune femme, prostituée occasionnelle, qui était, selon eux, « consentante ». Le prestige de l’uniforme, vous dis-je !