Attention, livre inflammable !

mis en ligne le 10 décembre 2009
Deux ans et demi d’une guerre sociale sans merci, menée par une petite bande de dirigeants ultra « décomplexés ». La « vieille droite brutale, sécuritaire et xénophobe », « haineuse et revancharde », a déjà réalisé le plus grand casse de l’histoire de la Ve République. Son programme tient en deux points : « prendre aux pauvres, pour gaver les riches ».
Chaque jour apporte son lot d’infamies. Vive le feu en livre un florilège. Cette compilation regroupe trente-cinq chroniques parues sur les blogs de Sébastien Fontenelle – journaliste rebelle et pamphlétaire rageur qui officie notamment à CQFD, Bakchich, Politis –, du 22 avril 2007 au 23 juillet 2009.
Avec un style unique, acéré, l’auteur incendie ce « triste régime qui, jour après jour, nous étouffe de son hystérie sécuritaire ». Le maréchal Naimboléon Ier et ses vassaux (l’Henri Guignolesque, le Brice Croix-de-feu, le va-t-en-guerre Kouchner, les Yade, Darcos, Bertrand, Morin, Fadelamara, Jack (coups de) Lang, Fillon et autre Pécresse, liste non exhaustive) sont omniprésents. Mais dans « notre sale époque », il ne faut pas oublier cette « gauche de droite », complice, qui trahit, privatise, « lèche des culs patronaux », « trouve aussi que l’immigration est un problème ». Ni les collaborateurs François Thibault et Bernard Chérèque, experts en « contention des colères populaires ». Ni ces « fidèles journaleux de chevet », Le Parisien, Le Point, Libération et Laurent Joffrin, Charlie Hebdo et Philippe Val, Le JDD, Le Monde, « klaxon des forces de l’ordre », « féaux médiatiques », « journaleux couchés », ni « ces télés qui n’aiment rien tant que lécher le fondement du gouvernement », ni ces « intellectuels » aux ordres.
Bref, c’est toute cette clique qui nous prend « pour une espèce de gros tas de gigantesques connards » que Sébastien Fontenelle attaque au lance-flammes des mots. Son écriture ignore les compromissions des adeptes du « vous savez, ce monde est si complexe, il faut nuancer... ». À la manière d’un édito du Monde libertaire, elle est directe et donne une furieuse envie de prendre nos affaires en main.
Un livre à dévorer d’urgence, alors que le cauchemar ne fait que commencer. « Le pire avec ces gens-là est toujours à venir. » Encore des chroniques saignantes en perspective.

Pierre Thiesset