Mémoire à plusieurs vitesses

mis en ligne le 6 mai 2010
À Marseille, aboutissement de quinze années de lutte, pour la première fois, l’association des représentants des déportés homosexuels a participé officiellement à la journée nationale de la déportation. L’affaire a fait beaucoup de bruit et l’association a été reçue par le maire et le préfet des Alpes-Maritimes, qui se sont engagés à les intégrer dans la cérémonie officielle l’année prochaine. Mais Gabrielle Génovésio, présidente de l’association des déportés, internés et résistants des Bouches-du-Rhône, n’a pas du tout apprécié la présence de représentants homosexuels. « Je ne suis pas homophobe mais notre association comprend des déportés, internés et résistants vivants alors que les homosexuels ne sont représentés que par leurs amis. Et par nature, ces personnes ne se reproduisent pas (sic). Ils n’ont pas de famille. » Et de préciser qu’elle ne participera pas à la cérémonie de l’année prochaine : « Ce monsieur [Christian de Leusse, le représentant de l’association] m’indispose. Je suis la plus gênée, alors je pars. » Eh bien, ce n’est pas nous qui irons la rechercher !