Défense de la police

mis en ligne le 6 mai 2010
La police, notre police, est une fois encore calomniée, et cette fois par une profession dont on aurait pu attendre plus de modération et de dignité : la profession d’avocat. Profitant du prétexte fallacieux des « gardes à vue », cette corporation s’en prend sournoisement à ce qui fonde la République dans ses valeurs et pratiques les plus sûres, la police.
Jetant une suspicion tout ce qu’il y a d’illégitime sur les représentants de l’ordre, les avocats souhaitent une présence plus importante de leur part, dès la première heure de la garde à vue… On croit rêver ! Veut-on rabaisser la France au rang de l’Espagne, pays où cette disposition existe déjà ? Les policiers sont fatigués et humiliés des propos tenus, en particulier par les avocats, sur les « gardes à vue », comme si celles-ci n’étaient pas une garantie pour les personnes arrêtées et donc sous protection de la police. En effet, les policiers en ont assez qu’on vienne leur donner des leçons sur leurs irréprochables faits et gestes.
D’ailleurs, le syndicat policier Synergie officiers a fort justement souligné, à propos de l’attaque perfide des avocats, qu’ils – les policiers – n’avaient pas « de leçons d’intégrité à recevoir de la part de commerciaux dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles aux montants des honoraires perçus ». Comme chacun sait, ce sont les avocats – et ils ne s’en vantent pas – qui appliquent une « politique du chiffre », les policiers, eux, totalement étrangers à une telle politique, se contentant – en bons et loyaux fonctionnaires – d’appliquer des procédures servant uniquement l’intérêt public et établies par l’État républicain, n’hésitant pas à prendre des risques à l’égard des pouvoirs publics lorsque les droits des citoyens sont menacés.
Mais il y a plus grave : introduire l’avocat dans les commissariats, c’est accroître considérablement les risques d’incidents. On ne parle jamais de ces cas de bavures dans les cabinets d’avocats, de citoyens passés à tabac ou morts de manière suspecte, tombés de fenêtres ou ayant dégringolé – accidentellement ? – dans les escaliers. On ne parle jamais de ces conditions abjectes dans lesquelles sont reçus les citoyens dans des locaux dignes du Moyen Âge. Veut-on donc importer cette insécurité dans les commissariats de police, havres de paix, de confort et de sécurité pour les citoyens ? Sans parler des avocats qui, au volant de leurs bolides – achetés avec l’argent de leurs clients – renversent les jeunes et nient leurs responsabilités. Et que dire de la chasse aux « sans-papiers » organisée par des bandes d’avocats en robes, arrêtant, humiliant, séparant des familles entières au petit matin ?
On ne peut que comprendre ce corps d’élite – la police – qui peut se prévaloir d’un passé sans tâche, aussi bien sous l’Occupation que pendant la guerre d’Algérie. Où étaient les avocats quand « on » arrêtait les Juifs en 1942 ou lorsqu’on massacrait les Algériens à Paris en 1961, alors que la police et la gendarmerie, sur le terrain – des photos et des documents l’attestent –, risquaient leur vie pour sauver des vies et protéger les honnêtes citoyens ? Où étaient ces « commerciaux » avides d’argent et d’honneurs, vendus à des causes louches et infâmes, quand police et gendarmerie donnaient une leçon de courage et d’abnégation en défendant les droits de l’homme et du citoyen ?
L’avocat dans le commissariat, c’est l’habilitation officielle de la délinquance, c’est la négation du travail de la police, c’est l’assurance du règne de l’impunité. Le policier dans le commissariat, c’est la garantie du règne de la justice, de la vérité et du droit. D’ailleurs, des policiers ne disent-ils pas « Avocat de voyous, donc voyou », faisant preuve par cette affirmation d’une pensée frappée du simple et sain bon sens ? Le code de déontologie de la police et l’affiche de la Déclaration des droits de l’homme dans les commissariats ne sont-ils pas des garanties suffisantes ? Une société sans avocats permettrait aux policiers d’avoir une action beaucoup plus efficace : arrêter, juger, condamner, exécuter… À quoi bon se compliquer la vie, allonger les procédures et dépenser en pure perte l’argent public pour ce qui est de la justice et utiliser l’argent des voyous et mauvais citoyens pour leur défense ?
Non, mille fois non, la police n’a à recevoir aucune leçon ; au contraire, elle doit être citée en exemple aux générations futures. L’extension de ses pouvoirs est une garantie de la paix publique, comme l’expérience actuelle le démontre… Ne vit-on pas aujourd’hui – il suffit de lire la presse – avec de plus en plus de sécurité ? La police c’est l’ordre, l’avocat le chaos !
Circulez, y a rien à voir !

Patrick Mignard