De la magistrature debout, assise et couchée !

mis en ligne le 20 juin 2010
Le citoyen français lambda croit, naïvement, que toute infraction à la loi, qui est officiellement la même pour tous, conduit à… Il n’en est rien !
Quand, en effet, une infraction à la loi est constatée, la police enquête et transmet le dossier au procureur qui décide, alors, soit de classer l’affaire (si ce n’est pas très important) soit de poursuivre devant les tribunaux. C’est ce qu’on appelle juger de l’opportunité ou non des poursuites.
C’est ainsi que des faits sans importance, du genre l’étrange suicide de Robert Boulin, ancien ministre de Giscard, et malgré l’apparition de faits nouveaux et l’énormité d’une version officielle truffée de disparitions de pièces, on décide, une nouvelle fois, de clore le dossier.
C’est ainsi que, alors que plusieurs centaines de personnes, en juillet 2008, avaient protesté après l’arrestation d’une famille de sans-papiers en comparant certaines méthodes avec celles du régime de Vichy, seules six d’entre elles (pourquoi elles et pas les autres ?) se sont retrouvées ce 10 juin devant le tribunal correctionnel de Pau.
C’est ainsi, enfin, que pour des faits d’importance, à savoir le vol de deux paquets de choco BN dans une école maternelle, auquel il faut, c’est vrai, ajouter le vol de six esquimaux dans un collège, ça ne traîne pas !
Mikaël B., 35 ans, interpellé le 2 juin, est donc passé, le 3 juin, devant le tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan) et a écopé d’un an de prison.
Une suggestion à la fille de Robert Boulin qui se bat comme une lionne pour faire rouvrir le dossier concernant la mort « étrange » de son père : déposer une plainte relative à un fait nouveau majeur. La disparition mystérieuse des trois choco BN que Robert Boulin ne manquait jamais d’avoir sur lui pour son goûter.