Ah ! le con…

mis en ligne le 24 décembre 2009
De quoi ? De quoi ? Alors là, en matière d’alternative au capitalisme, j’aime autant vous dire que j’en connais un sacré rayon, vieux sage que je suis ! Mais, s’il faut écrire ce qu’on a à dire (et ça, j’aime bien !), je crois que le secret, l’essence même de toute solution que je pourrais proposer ici, se résume en une étape essentielle : faudrait qu’on arrête d’être con ! Tout simplement en commençant par l’être moins… Bon, j’avoue qu’on nous pousse, voire force à l’être (par accoutumance, faut vraiment qu’on soit con !) et que ça devient vraiment difficile d’en sortir, même si la situation, depuis longtemps, le nécessite… D’ailleurs, maintenant que j’y pense, il serait préférable de dire : Faudrait qu’on se libère de notre connerie ! Et, sans nullement m’en plaindre, ça rejoint la pensée du moins con que les autres qui disait que le sort de tous est lié au sort de chacun, tout ça…
Gègène me glisse en se marrant : « Et puis on est toujours le con d’un con, alors après, ce serait plus simple ! »
Je lui réponds du tac o tac, avec un regard des plus coquins « Et toi, t’es MON con ! »
Je m’explique : On est tous cons ! Et pas qu’un peu, avec ça ! Moi, toi, les autres aussi…même Gègène… Bah oui ! Non seulement on ne nous en laisse pas franchement le choix (on s’use dans des tafs antihumains pour pouvoir becter de la bouffe de merde et nourrir les affameurs de ce monde, on nous apprend qu’il faut s’acheter un chez soi et du matos high-tech pour cultiver, peinard, sa connerie dans son coin, et pour çà, on nous gave de pubs étudiées pour nous rendre plus cons qu’on l’est ! Et pendant ce temps-là, les bien-pensants nous mettent des matraques de CRS dans le cul jusqu’à l’occlusion intestinale, en nous expliquant que c’est pour notre bien…et accrochez-vous, il y en a même qui prennent des notes!), mais en plus, et ils le clament haut et fort pour certains, c’est tellement plus simple, au quotidien, de se laisser bercer par la connerie et l’ignorance !
Petite anecdote : un jour, je ne sais par quel heureux hasard, je me retrouve dans un troquet et je me mets à tchatcher un con (parmi tant d’autres !) sur le sort qui nous est majoritairement réservé, et le mec me claque : « Moi, après la journée de taf, j’ai autre chose à foutre que de me prendre la tête avec tes conneries ! (qui sont aussi les siennes, soit dit en passant). » Ce à quoi je réponds, un brin éméché mais amical : « Bah ! t’as qu’à te prendre la tête avant d’y aller, au boulot, mon con ! » Le mec me regarde, réfléchit deux secondes, et me balance en rigolant : « Arrête, si je fais ça…. J’y vais pas au boulot ! Hahaha ! Allez, je te paie un jaune ! » Là, j’ai dit : « Bon d’accord ! ». Fin de l’anecdote, que vous connaîtriez sûrement déjà si vous étiez un vieux sage comme moi… attention, vieux sage, mais con quand même…
Hophophop ! J’espère que vous n’avez pas perdu le fil, les aminches ! Je disais qu’on était tous cons !
Alors, voilà où ça mène : On se défend avec ce qu’on a (en gros, ce qu’ils veulent bien nous laisser, mais, heureusement, quand même un peu plus…), et faut bien dire que c’est léger, voire même trop maigre pour que nos réponses à leurs réformes et à l’image que le gouvernement se fait de la démocratie ne ressemblent pas, au final, du moins, à un profil bas du populo… Et puis, je sais pas pour vous, mais moi, j’ai l’impression que plus on se débat dans cette merde (ou, du moins, on essaie de garder la tête au-dessus) et plus il faut fournir d’efforts pour de moins en moins de résultats ! Et avec de plus en plus de risques ! Quel est le con qui a dit : « à cette époque où même tes lectures peuvent te faire inculper, si tu crois que les luttes sociales perdurent, c’est juste que les médias t’ont bien dupé ! » Ah bah ! c’est moi, à mes heures de nostalgie du bon vieux temps, qui me font pousser la poésie ! Bref, vous m’aurez compris, faut qu’on se libère de notre connerie, qui, en plus, n’est autre que la logique du capitalisme en transe, que le gouvernement prend un malin plaisir – et bénéfique aussi, quand même – à nous faire ingurgiter à toutes les sauces !
Je vous vois déjà : « Ho l’vieux con… » Ouais, bah moi, au moins, j’le renie pas ! Et même que, le sachant, je n’essaie pas de faire avec, mais de me démerder avec ce qu’il reste… Et il n’est absolument pas question de ce que des cons appellent l’intelligence ! Non ! Moi, je parle juste d’essayer de quitter cette camisole qui nous maintient dans une position anticréation, antiréaction, et de redonner leurs places aux besoins vitaux avant celles des profits. Comment ? En remettant en cause chacun de nos gestes quotidiens, chacune des informations qu’on nous injecte sans nous demander notre avis (mais pour en offrir un), et en se demandant à qui cette situation profite… Je sais que c’est con, ce que je vous écris là, mais je vous avais prévenus… je le suis ! C’est juste un premier pas en direction de terres vierges hors des marécages et autres sables mouvants du capitalisme… Pour la suite, je suis de ceux qui pensent que la vie de chacun(e) doit être sienne (et c’est sûrement pas le cas en ce moment !) et donc que chacun aura sa méthode…
Dernière grande nouvelle scientifique : on ne naît pas con, on le devient ! Il y en a qui sont encore sceptiques ? Bah ! prenez conscience que vous êtes cons (vous verrez, ça vient vite !) et vous verrez comme vous le vivrez mal !

DK
Animateur du fanzine Remontées acides (remonteesacides.zic.fr)