Appel à un Front de l’enfance

mis en ligne le 8 octobre 2009
Le congrès de l’Icem à Strasbourg du 21 au 24 août 2009, a permis à plusieurs organisations impliquées dans la promotion des droits de l’enfant, de réfléchir ensemble pour amener les pouvoirs publics à respecter les engagements qu’a pris la France en ratifiant la Convention.
Il est apparu que la première étape urgente est que les enfants connaissent leurs droits et que les adultes soient informés, et formés, pour les mettre en œuvre. Les défenseurs des droits de
l’enfant savent qu’en France, il existe un grave déficit en ce domaine malgré les actions qu’ils mènent avec persévérance.
C’est d’ailleurs ce qu’a constaté le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, réuni à Genève le 26 mai dernier, et affirmé dans une de ses recommandations le 12 juin 2009. Pour appuyer cette recommandation, une motion, concernant l’école, a été adoptée, par l’Icem lors de son assemblée générale du 23 août 2009.
Face à la montée du nazisme et dans la dynamique du Front populaire Célestin Freinet avait lancé en 1935 un Front de l’enfance.
On peut se demander pourquoi en 2009, dans un pays qui a ratifié la Convention
internationale des droits de l’enfant depuis vingt ans, l’Icem appelle de nouveau à un Front de l’enfance ?
Un contexte différent mais inquiétant :
– un modèle politique et économique développé par le capitalisme libéral qui porte atteinte à l’humanité tout entière et par conséquent à l’enfance ;
– une situation de l’enfance en France dégradée : il y a plus d’enfants en souffrance, mal nourris, mal soignés, mal logés, tiraillés par les conflits d’adultes, vivant dans la peur d’être expulsés ou séparés de leurs parents sans-papiers, des enfants qui ne trouvent pas leur place dans le système éducatif et qui sont exclus des activités culturelles et de loisirs ;
– un mépris de la France pour ses enfants, pour sa jeunesse car elle cherche à séduire, à rassurer et à satisfaire une partie de sa population au détriment de son peuple et de ses enfants. Les dernières réformes de l’éducation, le traitement de la délinquance, les réformes de la justice des mineurs, le traitement des enfants de sans-papiers et des mineurs isolés n’en sont que les illustrations les plus frappantes.
Un Front commun de l’enfance est bien une nécessité qu’il faut construire ensemble.

Catherine Chabrun
responsable des droits de l’enfant à l’Icem