Rengaine

On nous dit qu’tout c’qui brille n’est pas d’or
Et qu’l’av’nir appartient qu’à ceux qui s’lèvent tôt,
Mais la s’maine on trime à remplir leurs coffres-forts
Et au nom du fric, on nous gratte un jour d’repos.

On nous répète qui faut s’serrer la ceinture
Et qu’le temps, c’est pas autre chose que d’l’argent,
Mais pendant qu’les suiffards s’vautrent dans la luxure
Et sèment la colère, on récolte qu’du vent.

C’est toujours la même rangaine,
Faut qu’les sinistres nous tapent une morale ;
Toujours la même tisane mondaine
Mais on s’le fout au cul vot’bréviaire à 2 balles !

On nous saoule avec des « ça ira mieux d’main »,
« C’est la vie » ou l’fameux « l’travail c’est la santé »,
Mais c’est plutôt tais-toi, bosse et crève de faim,
L’placard à plein temps ou la rue pour y crever.

On nous rabâche la patrie et le vice,
L’monde merveilleux d’la mytho raie-publicaine,
Mais c’est toujours sur ceux d’en-bas qu’pisse la justice,
Quand liberté rime avec gaz lacrymogène.

C’est toujours la même rengaine,
Faut qu’les joueurs de flûte nous cassent l’moral ;
Mais on s’en bat d’vot’catéchisme hémorroïdal,
Car un jour, on vous f’ra bouffer vos porcelaines !

LoLo Krokaga