Pas de pause dans le conflit ?

mis en ligne le 28 octobre 2010
Selon les médias, pas tous, le mouvement se durcit, 69 % des Françaises et des Français le soutiennent toujours. Et tout ça s’enracine et se montre… À la télé, à la une des journaux, et le locataire de l’Élysée ne peut plus dire que quand il ya une grève plus personne ne s’en rend compte.
Le « patron » de la CFDT a beau déclarer urbi et orbi qu’il faut se garder de toute radicalité, la rue lui montre le contraire. Son homologue de la CGT se met plus en veilleuse et les réunions informelles avec les pouvoirs publics doivent faire florès. Bien sûr, on peut dire que « poussés par leur base les syndicats tiennent le cap » et, il est vrai, toutes les boutiques syndicales laissent éclater leur colère dans les lieux de conflit.
Il y a, bien sûr, les diverses raffineries « filtrées », des rendez-vous syndicaux (28 octobre et le 6 novembre), mais la mayonnaise va-t-elle prendre ? C’est la question que tout le monde, acteurs et spectateurs du mouvement social, se pose. Juridiquement, tout semble bloqué mais ce ne serait pas la première fois qu’une loi reste dans un placard. Pour autant, avec les vacances scolaires, il y a d’autres interrogations. Des jeunes sont entrés massivement dans l’action, lycéens et étudiants. Mais dans certaines gazettes on se demande si c’est « une chance ou une crainte, celle de voir le mouvement déraper ». En mai 1968, on n’avait pas appuyé sur un bouton de commande pour tout déclencher, ce sont les événements qui ont tout emporté.
On nous reprochera certainement de trop parler de nos camarades picards, mais ça a encore chablé la semaine dernière : « Le gouvernement fait appel aux forces de l’ordre pour venir casser des gens qui ne sont que des manifestants, hier au soir, sur la zone industrielle d’Amiens des salariés de tout bord, des étudiants, des demandeurs d’emploi, bref la France qui lutte ont eu en fait à faire avec des CRS qui ont utilisé des lacrymogènes en grande quantité pour faire évacuer les ronds-points. » Les magasins Auchan portent plainte sans trop définir l’objet précis. Blocage du parking, atteinte à l’accès des lieux de vente ? En tout cas, seule la CGT est nommée, pourtant il y avait aussi des militants de Sud, de la FSU, de Force Ouvrière, de la CFDT. L’unité syndicale dans les nuages lacrymales…
Ajoutons à cela la mise à pied du délégué syndical CGT Goodyear, Mickael, pour trois jours. Des débordements verbaux lui seraient reprochés. Lundi dernier, ça a dû se régler au tribunal.
Comme on disait dans les années 1970, ça sent la poudre. Mais tout le monde a-t-il la même hargne en lui ? Là est la seule question qu’il faut se poser.