Motion des travailleurs de Continental-Clairoix au ministre du Travail et au Premier ministre

mis en ligne le 11 novembre 2010
Nous, les travailleurs de Continental-Clairoix, tenons à exprimer notre indignation et notre colère face à la nouvelle agression de votre gouvernement à notre égard et à celui de tous les travailleurs qui dans le pays entendent mener le combat pour défendre leurs droits et leur avenir. Le ministre du Travail, dans le cadre du recours contre le licenciement de représentants du personnel qui lui était soumis, vient d’écrire que la fermeture et le licenciement des 1 120 salariés de l’usine de Continental-Clairoix étaient totalement fondés et justifiés. En mars 2009, madame Lagarde, messieurs Chatel, Fillon et le président de la République, monsieur Sarkozy lui-même, avaient solennellement dénoncé les méthodes de voyou de la direction de Continental, en condamnant cette fermeture qui n’avait comme justification que de faire monter le prix des actions dans le cadre des manipulations boursières de ce géant de l’industrie. Les faits l’ont largement confirmé depuis et vous êtes bien placé pour le savoir. Alors, au moment où près de 700 travailleurs de Continental ont décidé d’assigner Continental devant les tribunaux pour demander justice, vous avez décidé d’écrire cela, en connaissance de cause, pour venir au secours des actionnaires de ce groupe. Mais en plus, comme si cela ne suffisait pas, vous vous êtes acharné contre notre porte-parole Xavier Mathieu, en donnant votre accord, et pour lui seul, à son licenciement. Pour cela, vous avez osé écrire qu’on lui aurait proposé un reclassement et qu’il l’aurait refusé, ce qui est faux et vous le savez. Ainsi, non content de violer la loi, vous avez eu recours à des mensonges grossiers. Ce que vous ne supportez pas, c’est que nous les travailleurs de Continental-Clairoix avons relevé la tête, que nous nous sommes battus pour défendre notre peau, et que nous vous avons fait reculer, vous et Continental, en vous obligeant à maintenir jusqu’à aujourd’hui et jusqu’en 2012 notre contrat de travail. Ce que vous ne supportez pas, c’est que depuis des mois la majorité d’entre nous est descendue dans la rue aux côtés de tous les autres travailleurs, car nous avons conscience que le combat contre les licenciements, contre les attaques sur les retraites et toutes les agressions présentes et à venir sont un seul et même combat pour refuser que la classe ouvrière paye avec sa peau la garantie des profits des patrons et des actionnaires. Nous exigeons l’annulation de la mesure prise.

Travailleurs de Continental-Clairoix
Motion adoptée à Compiègne le 12 octobre 2010