Le pape et le sida

mis en ligne le 2 décembre 2010
De nombreux médias se sont vite réjouis du fait que, pour la première fois, un pape à régner admet l’utilisation du préservatif « dans certains cas, pour réduire les risques de contamination ». Mais le porte-parole du Vatican, en voulant préciser les propos de l’araignée, a plutôt semé le trouble et suscité de nombreux soubresauts. En effet, dans un ouvrage à paraître, Lumière du monde, le pape estime que l’utilisation des préservatifs peut se justifier dans des cas limités. Par exemple, des prostitués hommes peuvent y avoir recours « dans l’intention de réduire le risque d’infection ». Et les médias appellent ça une avancée ?

Homos, mais point trop n’en faut !
Pas de quoi tomber en extase divine, car dans la suite de son ouvrage, l’araignée joue au yo-yo avec la notion d’homosexualité. « L’homosexualité est injuste, s’oppose à la volonté de Dieu et est inconciliable avec la vocation de prêtre. En tant qu’êtres humains les homosexuels méritent le respect ; ils ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Mais cela ne signifie pas que l’homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s’oppose à l’essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine.» Ces paroles ont immédiatement suscité la condamnation de la principale association italienne de défense des droits des homosexuels, Arcigay, qui estime dans un communiqué que « les paroles du pape humilient des millions de vies qui doivent supporter chaque jour des discriminations. Le pape finit par armer le bras de l’homophobie en offrant une justification aux auteurs de discriminations et ressuscite la haine envers ce qui est différent, se rendant ainsi coresponsable d’homicides, d’arrestations et de violences ». Arcigay annonce donc « des contestations directes contre le pape dans un avenir immédiat ».

Ne pas prendre des lanternes pour des capotes

Act Up-Paris pose « naïvement » la bonne question : « Après avoir dit que le préservatif aggravait l’épidémie de sida, après s’être mêlé de questions sur lesquelles il n’a aucune expertise, le pape semble enfin prendre en compte le principe de réalité. Il admet enfin que le préservatif protège du sida et ne l’aggrave pas. Est-ce une prise de conscience de la complicité de l’Église catholique dans la propagation de l’épidémie de VIH ? » Mais à l’association de malades de constater aussitôt : « L’exemple qu’il prend de l’homme prostitué reste cependant très limité. Si le pape veut vraiment lutter contre l’épidémie, il faut qu’il aille beaucoup plus loin. Il faut qu’il reconnaisse que les politiques d’abstinence et de fidélité sont des échecs et sont directement responsables de la mort et de la contamination de centaines de milliers de personnes. Mis en place sous l’influence de la morale religieuse, ces politiques d’abstinence ont détourné les gouvernements de véritables programmes de prévention et se sont rendues complices de vingt-cinq ans de propagation du sida à travers le monde. » En effet, aujourd’hui, moins de 20 % de la population mondiale ont accès au préservatif alors même que l’épidémie du sida touche plus de 40 millions de personnes et qu’elle continue de s’étendre dramatiquement.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


vi

le 31 décembre 2010
Notre cher pape nous donne encore une fois une belle preuve de sa connerie! En plus d'encourager l'homophobie ambiante, il donne des arguments à toute personne homophobe sans raison de l'être.
Il dit que que les homosexuels sont "injuste", mais qu'est ce qui est juste? Laisser mourir des millier de personnes dans le tier monde est t-il juste?

rbmk

le 3 janvier 2011
à quand la fin de cette " institution " parasite de la raison humaine,
entrave de toute émancipations, complice de tous les pouvoirs, et des faschismes en particulier ! si le travail est une police sociale, la religion est depuis toujours l' opium des peuples ....