Estrosi, le nouveau croque-mitaine des enfants

Ancien ministre de l’Industrie viré du gouvernement suite au dernier remaniement ministériel, Christian Estrosi est sans doute en train de vouloir refaire ses preuves. Et, pour ce faire, le plus simple, semble-t-il, consiste à surfer sur la vague « sécuritaire », notion fétiche d’un président qui ne cesse de chercher à conquérir les voix de l’extrême droite, en vue, évidemment, d’être réélu en 2012. Du coup, l’idée est venue à cet ancien ministre à l’ego démesuré, blessé d’avoir été évincé du gouvernement, de proposer un projet de loi visant à faire tomber l’âge pénal de 18 à 16 ans. En gros, si tu as 16 ans et que tu commets un délit, ce n’est plus le tribunal pour enfants qui t’attend (c’était déjà pas glorieux…), mais le tribunal pour adultes qui pourra, éventuellement, te foutre au cachot, « pour adultes » lui aussi.
Pour ce pauvre politicard frustré, à 16 ans, on est déjà pleinement responsable de ses actes, plus du tout influençable, parfaitement adulte et mature. Ce qui justifierait donc que, dès cet âge, les mômes soient « jugés comme des majeurs ». Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’il ne propose pas pour autant d’abaisser l’âge de la majorité, ce qui le conduit à proposer une loi visant à condamner comme majeur des personnes qui sont encore mineures… Doux paradoxe. Bientôt, il viendra, dans sa légendaire surenchère sécuritaire, à proposer le rétablissement de la peine de mort ¹ pour les gamins de 13 ans qui n’auraient pas respecté le couvre-feu établi par Loppsi 2 ². Avec des types pareils, on n’a pas fini de s’en prendre plein la tronche ! Et comme dit le proverbe : « Les tyrans, c’est la gangrène… » Je vous laisse le soin de trouver la fin.

Barnabas Collins, groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste


¹. Le 11 décembre 1991, ce sympathique bonhomme avait proposé, dans un projet de loi déposé à l’Assemblée nationale, de rétablir la peine de mort.
². Voir Le Monde libertaire n° 1618 pour plus d’informations sur Loppsi 2.

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nikok

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