Sales gosses !

mis en ligne le 3 février 2011
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? C’est désormais d’Égypte que nous parvient le sourd tambour du grondement des rues, d’où montent les « Dégage ! », cri de ralliement qui, bientôt, connaîtra une internationale carrière ! Optimiste, dites-vous ? Certes, mais laissez-moi rêver, ne me réveillez pas tout de suite. L’Égypte, elle, sort d’un long sommeil, et une fois encore la France se distingue par cette manière, assez particulière, de ne rien comprendre à la marche des révolutions comme elles vont. Ainsi, à la question de savoir si l’Égypte est, oui ou non, une dictature, Alain Juppé répond « c’est quoi, une dictature ? ». Ah oui au fait, c’est quoi, déjà ? Rassurant, n’est-ce pas, d’entendre un ministre de la Défense se poser, à voix haute, une aussi saugrenue question, à laquelle il n’essaie même pas d’apporter une réponse, se contentant d’indiquer que « la France n’a pas vocation à délivrer des brevets de démocratie ». Elle est, dans ce domaine, en effet de plus en plus mal placée. Pour s’en persuader, il suffisait l’autre soir d’entendre Jean-François Copé signaler à Marine Le Pen que « caméras de surveillance, polices municipales, partout où on les met en place, ça réussit ». Bin voyons, mon Léon ! Plus tard, il tint à préciser que « sur l’immigration irrégulière, le combat est total ». Comme la guerre du même nom, quoi… De telles réussites suffiraient à nous enchanter, si de petits malins ne cessaient de gâter la fête à Neu-Neu. Par exemple : les enfants. Voilà maintenant qu’ils se suicident ou tentent de le faire ! à neuf ans ! Tout pour enquiquiner Sarko… Vite, une nouvelle loi ! Mais on pourrait aussi poster sous les balcons, de manière à éventuellement rattraper les lardons volants, ces nouveaux « volontaires de la police nationale ». Ces gens, qui constituent « une véritable réserve » de keufs, seront maintenant, grâce à Loppsi 2, « formés sur le tas à la manière des pompiers » (?), et, surtout, « pourront être armés ». Il est vrai que pour dresser des PV, le Beretta s’impose… Bref, ce qui s’impose un peu plus chaque jour, c’est l’état policier à la mode Vichy, vieux rêve d’une droite rance et revancharde, n’ayant de cesse de foutre à terre les libertés fondamentales, jusqu’à ce que se perde, dans l’esprit des populations, jusqu’au souvenir d’un vague espoir nommé révolution. Je ratiocine, qu’on me dit. Ok je me tais, chut, d’abord il est tard et ensuite, comme disait l’autre soir en sa vaste barbe à poils longs le camarade Dominique, « ça sert à rien de parler de choses qui n’existent pas ». C’était à propos de quoi déjà ? J’sais plus, et lui non plus, mais c’est pas grave : je retourne rêver.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


ZALA

le 16 février 2011
je me sens assez bizarre avec toutes ces révolutions.
Pourquoi la France ne prend pas le même chemins? On a certaines libertés, certes, mais dès qu'on dit à voix haute ce que l'on pense, on est ficher...
Moi je suis partant pour faire changer le monde. Mais si on veut changer le monde, il faut déjà se changer soi-même non?